Konono N°1 meets Batida, l’événement de ce début d’année

Si Mingiedi Mawangu, le fondateur du Konono N° 1, nous a quitté en avril dernier, sa musique elle n’a pas fini de résonner ! Les rênes de l’orchestre le plus moderne de République Démocratique du Congo — oui, c’est assez singulier de dire ça quand on sait que le groupe fut fondé durant les années 60, mais il suffit d’écouter quelques secondes de n’importe lequel de leurs titres, pour se laisser happer par le bouillonnement transcendantal de leur musique — ont été confiées à son fils, Augustin Mawangu, qui a fait reprendre le chemin des studios à la fine équipe du Konono, après presque 6 années de silence.

Mais avant de rentrer dans le détail de ce nouvel album, dont la sortie est plus qu’attendue, il serait peut être bon de tenter de définir en quelques mots, si toutefois cela est possible, ce qu’est le Konono N° 1. Né dans les années 60 dans les zones frontalières entre la RDC et l’Angola, le groupe s’inscrit dans la conception musicale des Bakongo où, comme dans beaucoup d’ethnies africaines, la musique revêt un caractère également mystique et rituel ; mais une fois plongé dans le vacarme urbain, et la précarité de Kinshasa, les musiciens de Konono N° 1 ont du improviser des solutions, afin de pouvoir continuer à honorer les longues transes ancestrales bakongo. Les likembes, célèbre piano à doigts congolais, se sont vus dotés d’amplifications artisanales et grésillantes conçu à base d’alternateurs de voitures, les sections rythmiques sont bricolées avec ce qui passe sous la main, pièces de voiture, couvercle de casseroles, tandis que les chanteurs eux propulsent leurs voix dans d’anciens mégaphones.

Brinquebalant, fusant de toute part, s’épanchant dans des nappes de saturations pas toujours souhaitées, le son du konono est né quelques parts entre la transe qui résonne en chacun de nous comme le battement vital de l’humanité, et la distorsion presque punk du chaos urbain. Alors quand le label anglais Crammed Records a tiré cette musique singulière des rues de Kinshasa, pour l’introduire dans les salons branchés de la capitale britannique, via la compilation Congotronics, le succès fut presque immédiat ! La presse unanime quant à la qualité, s’est écharpée pour savoir à qui de Jimi Hendrix, Can, ou autres obscurs pionniers du krautrock, ou de la prototechno, il fallait comparer le groupe, tandis que les artistes du monde entier, que ce soit Baloji, Björk ou encore Herbie Hancock, s’arrachaient leur présence.

Toujours sous l’égide de Crammed Records, le Konono N° 1 est rentré en studio à Lisbonne — ceux de Pedro Coquenão, que vous connaissez probablement mieux sous le nom de Batida — pour enregistrer un nouvel album sobrement intitulé Konono Nº 1 meets Batida, qui devrait sortir le premier avril 2016. De cet album, coproduit par Batida, et Vincent Kenis (qui suit le groupe depuis Congotronics) on sait dès à présent qu’il sera ponctué des featuring de la chanteuse mozambicaine Selma Uamusse, du guitariste Papa Juju, et du poète/slameur Bissau-Guinéen Alexandre Francisco Diaphra ; et pour cause ces deux derniers sont présents dans l’avant-gout que Crammed Records a bien voulu nous dévoiler, le titre « Nlele Kalusimbiko » !!

 

Konono N°1 – « Nlele Kalusimbiko ft. Papa Juju & AF Diaphra » :

 

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