When The Dust Settles, l’amer et splendide album du Balimaya Project

Quand on regarde cette pochette on pense à ce célèbre adage que l’on dit chinois, quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt, mais avec la folle envie de le transformer en quand le sage montre la lune, le mélomane écoute le Balimaya Project ! Car, oui, cette pochette c’est celle de When The Dust Settles, le dernier album de ce formidable projet qui tient autant de l’Afrique de l’Ouest, que de la ville de Londres, le Balimaya Project.

Toujours emmené par le percussionniste Yahael Camara Onono, l’orchestre va puiser son inspiration dans les récits et les mélodies mandingues, il se nourrit de tambours sénégalais ou nigérians, s’élève dans le ciel londonien au son des koras, sirote un jus de bissap en regardant couler la Tamise… à moins que ce ne soit le Niger, se nourrit des effluves de cette nouvelle scène jazz londonienne ouverte sur le monde, et sur la diversité des origines de ses acteurs.

Et, si quand l’on se penche la musique de cette grande famille du Balimaya Project, on ne peut être que séduit par la richesse de leur jazz mandingue… le fond du disque, le fond de When the Dust Settles, est lui bien plus amer. Et les koras que l’on décrivait comme apaisées s’avèrent souvent tristes, l’écho de la colère, ou plutôt des colères de notre époque vient gonfler les pavillons cuivrés des instruments… oh, bien sûr, il reste de la joie sur cet album, mais souvent aussi elle s’affronte à l’incertitude. Inspiré par la mort du frère aîné de Yahael Camara Onono, par la perte de son premier enfant (évoquée sur « Suley’s Ablution »), mais aussi par ces récits dramatiques de migration, par la recherche de la vérité dans un monde qui s’effondre sur ces certitudes, ce nouveau disque prend comme point de départ l’interrogation sur la place de l’homme noir de la diaspora, et aboutit à une réflexion sur des sentiments plus universels.

Dans cette sombre réflexion, le Balimaya Project est rejoint par quelques amis, et pas les moins célèbres, puisqu’au détour de cet album on peut y croiser Afronaut Zu qui rend hommage au frère du leader du groupe, tué lors d’une mission de maintien de la paix au Nigeria, sur « For Aziz », mais aussi le chanteur nigérian Obongjayar sur un « Red Oil / Beyond Kingdom Come » baigné par les lueurs troubles d’un Sun Ra, ou encore le chanteur du BKO Quintet, Fassara Sacko, qui scande rentrons à la maison sur « There’s Nothing Left For Us Here ».

Voilà, avant que la poussière ne retombe, il ne nous reste maintenant qu’à regarder la lune avec When The Dust Settles du Balimaya Project dans les oreilles.

Balimaya Project – When The Dust Settles :

Balimaya Project – « Suley’s Ablution » :

Balimaya Project – « For Aziz » :

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[…] Quand on regarde cette pochette on pense à ce célèbre adage que l’on dit chinois, quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt, mais avec la folle envie de le transformer en quand le sage montre la lune, le mélomane écoute le Balimaya Project ! Car, oui, cette pochette c’est celle de When The Dust Settles, le dernier album de ce formidable projet qui tient autant de l’Afrique de l’Ouest, que de Londres, le Balimaya Project. L’ orchestre va puiser son inspiration dans les récits et les mélodies mandingues, il se nourrit de tambours sénégalais ou nigérians, s’élève dans le ciel londonien au son des koras, sirote un jus de bissap en regardant couler la Tamise… à moins que ce ne soit le Niger, se nourrit des effluves de cette nouvelle scène jazz londonienne ouverte sur le monde, et sur la diversité des origines de ses acteurs. => Notre article et le disque ici ! […]

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