Le nouveau monde lusophone et le Neon Colonialismo de Batida

C’est une affaire de conquête et de découverte, comme à la grande époque où le royaume portugais envoyait ses navigateurs et ses explorateurs à la découverte de mondes nouveaux, le producteur angolais portugais Pedro Coqueñao a.k.a Batida affrète ses vaisseaux de sons et de lumière pour une exploration à la lumière des néons, et sort un nouvel album Neon Colonialismo.

Mais, rassurez-vous, ici, les cales des bateaux ne sont pas remplies d’armes et d’esclaves, ni de soldats et de prédicateurs, mais plutôt de beats élégants, de basses qui tanguent, de voix qui portent la lusophonie nouvelle, la lusophonie kriole. La conquête prônée par ce colonialisme d’un genre nouveau ne repose pas sur domination et l’asservissement, mais plutôt sur la réflexion que pose un héritage aussi riche que douloureux, et puis aussi sur la séduction, celle d’une danse, d’un sourire abandonné dans l’ivresse d’une folle nuit, celle d’une bonne chanson !

Et même de 10 bonnes chansons ! Batida est passé maître dans l’art de faire chanter le portugais à ses beats, la musique est belle et sobre, elle vient taquiner des talents de tout le continent, et même de tous les continents, on se laisse séduire par un parfum de Cap Vert, Mayra Andrade n’est pas loin. On frémit à l’évocation d’une rauque rengaine angolaise qui porte la voix de Bonga. Ikonoclasta, le camarade de Batida dans Ikoqwe, laisse lui aussi claquer ses mots sur cet album, et puis il faut aussi citer Branko, DJ Satellite, Poté, DJ Dolores, ou encore João Morgado… Et même là on n’a pas encore fait le tour de tous ceux qui ont contribué à cet album, de tous ceux qui ont contribué à l’émancipation de cette scène électronique afro et lusophone, cette scène qui ne s’embarrasse ni des frontières ni des colonies, cette scène qui brille sous les Neon Colonialismo de Batida !

Batida – Neon Colonialismo :

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