Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre série « L’instant vinyl », cette rubrique dédiée aux pépites du passé, où nous dépoussiérons et partageons avec vous des disques qui ont marqué l’histoire de la musique. Et pour ce quatre-vingt-dix-septième opus, nous quittons le Liban (cf. l’instant vinyle n° 96), pour nous rendre en Angola, et y découvrir le disque Angola Ano 1 de Carlos Lamartine.
Il y a quelques jours à peine nous vous parlions dans cette rubrique du disque Independencia de l’artiste angolais Teta Lando, eh bien, nous allons continuer dans ce mouvement en abordant le sujet du disque Angola Ano 1 de Carlos Lamartine.
Si ce chanteur angolais reste peut-être un peu moins célèbre que certains de ses compatriotes comme Teta Lando ou Bonga, il n’empêche qu’il est l’une des figures importantes autant de la musique angolaise, que de l’indépendance du pays. D’ailleurs, le disque dont nous parlons aujourd’hui, sorti en 1975, l’année de l’indépendance, marque cette charnière dans l’histoire de ce pays, le point de départ, l’année numéro 1 ; et l’on peut même rajouter que la pochette du disque, avec cette chaîne qu’on brise, est on ne peut plus clair sur la volonté d’émancipation du pays et de son peuple.
Mais avant de vous parler de la délicieuse semba, à la fois nostalgique et festive que l’on trouve sur ce disque, avant de vous parler de la puissance de chanson comme « Guia para a Libertaçao de Africa », avant de vous parler de ce jeu musical qui danse entre la tradition angolaise, les apports subtils du Congo voisin, les influences délicates des musiques d’Afrique australe, oui, avant tout ça, avant cette Ano 1 dans l’histoire de l’Angola indépendant, il nous faut vous dire un mot sur la jeunesse de Carlos Lamartine.
Très jeune, après que son père l’ait emmené du musseque (bidonville) où il est né jusqu’à la capitale, Luanda, il s’est mis à fréquenter des musiciens, à commencer par son neveu, de trente ans son aîné, lui-même batteur et chanteur. Ce dernier l’a initié à la chose musicale, et très vite, Carlos à commencer à frayer avec les orchestres qui écumaient les cabarets et établissements de nuits de Luanda, à la fin des années 50. Et puis il a créé sa propre troupe Os Kissweyas, avec à ses côtés, justement, un certain Bonga. Mais en même temps que leur célébrité croissait, les tensions au sein du groupe commençaient à être légion, et l’aventure Kissweyas s’est arrêtée. Un peu plus tard on retrouve Lamartine au sein de l’orchestre N’Gola Ritmos, mais là aussi l’aventure s’est arrêté prématurément, mais pas à cause de problèmes d’égo, cette fois-ci ce sont les autorités coloniales portugaises qui s’en sont pris au groupe, et quand ils eurent déporté trop de membres de la troupe, il ne leur fut plus possible de poursuivre. Là encore, Carlos Lamartine n’a pas renoncé, il a continué cette fois-ci en solo, secondé par le Conjunto Merengue, l’orchestre dirigé par Carlos Vieira Dias. Et plus question de faire des reprises à la sauce angolaise de chansons brésiliennes, le ton est donné il est politique, de la vrai semba engagée ! Et là… on arrive pas loin de 1975, et de la sortie de Angola Ano 1 qu’on vous laisse écouter tranquillement !
Carlos Lamartine & Conjunto Merengue – Angola Ano 1 :
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