Bon… la chanteuse algérienne Souad Massi vient encore de sortir un album, son dixième, et… une fois de plus c’est bien ! Mais pas question de s’arrêter à la terrible pochette de ce disque Sequana, où l’on découvre la chanteuse les yeux couverts, comme si, à l’instar de Bowie et de son dernier « Lazarus », elle s’apprêtait à traverser de l’autre côté… et là on ne parle pas de prendre le ferry pour Alger. Oui, ici pas de pièces ou de boutons pour payer le passeur de l’autre monde, mais des fleurs, des marguerites, manière subtile d’éclairer notre époque qui à bien des égards peut paraître sombre.
C’est là toute la question de cet album, Sequana, dont le titre même est emprunté à une divinité gauloise de la guérison, comment guérir des maux de notre monde… et la solution choisie par Souad Massi c’est bien sûr la musique et le voyage. Ainsi, au fil des quelque 11 chansons qui constituent ce nouvel album, on se retrouve transporté avec grâce et chansons dans les rues de Paris et d’Alger, on plonge sous les eaux de la Seine et celles de la Méditerranée. On s’accroche a la flûte de Naissam Jalal, aux mots de Piers Faccini, les deux invités de ce disque. On part aux confins du désert, on y fraye avec les sonorités touareg, on s’envole sur une bossa qui raconte « Ciao Bello » sur un air de Rio. Et puis, tout en se rappelant ceux qui ont disparu, l’esprit et les mélodies d’Idir qui planent ici, le souvenir de Johnny Cash qui s’incarne sur une très belle version en arabe de « Hurt », et bien sûr l’hommage vibrant à celui à qui l’on a tout pris, de ses mains à ses mots, le martyr chilien Victor Jara, oui, tout en se rappelant ces gens-là, on choisira toujours l’Espoir, avec Souad Massi et ce joli dixième album, Sequana.
Souad Massi – Sequana :
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