Parfois il est bon de se perdre avec Rasha Nahas et son Amrat

L’histoire d’Amrat, le nouvel album de la chanteuse palestinienne Rasha Nahas qui vient de paraître sur le label britannique Cooking Vinyl, commence avec la violence de la crise du COVID, une crise qui l’a isolé, seule en Allemagne, à Berlin, où elle réside depuis cinq ans…

En fait, non, cette histoire elle commence avec l’exil, un exil choisi, mais un exil tout de même, qui a éloigné l’artiste de sa ville natale de Haïfa en Israël…

Ou sinon, disons que cette histoire commence quand Rasha Nahas a réalisé qu’elle pouvait voyager avec son passeport israélien, là où d’autres, palestiniens, ne pouvaient pas voyager… et que toujours avec ce même passeport israélien elle voyait des pays lui fermer d’office la porte, sans même savoir qui elle était…

À moins que cette histoire commence avec la violence qui sous-tend la vie à Haïfa, celles des autorités, de la censure, et de l’extrême droite religieuse israélienne, celle des extrémistes religieux arabes qui ne veulent pas entendre de questionnement sur la religion, sur la femme, sur les femmes, sur le sexe…

Peut être encore que le point de départ de cette histoire n’est autre que ce jour de 1948, celui de la Nakba, où tant de gens ont perdu leurs maisons, et où le schisme entre deux peuples qui n’auraient pu n’être qu’un a été consommé.

Mais, en fait, peu importe le début de ce tourbillon de violence qui a conduit la chanteuse Rasha Nahas à sortir cet Amrat, cette grande introspection guidée par des guitares, et des voix qui disent que parfois elles ont peur de s’oublier, d’oublier d’où elles viennent, et où elles vont. Le disque est joli et étrange, évanescent, il croise aussi la route de quelques guest de choix comme, le chanteur palestinien Terez Slimane, ou la grande diva égyptienne Dina el Wedidi. Il fraye avec le rock alternatif et la folk, il s’évade en mélancolie et en douceur !

Rasha Nahas – « Habbetek حبيتك » :

Rasha Nahas – Amrat :

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