Des vocalises jazz qui explosent en une curieuse lila, une curieuse cérémonie gnawa, ou les incantations antiques, mystiques, se mêlent avec des rythmes de darbouka venue de l’Algérie voisine, des guitares qui tournoient, des banjos même, des batteries qui ont l’air de machines, et des envolées de krar qui planent depuis la corne de l’Afrique… Et dire ça est encore bien loin de la réalité de la musique de Yalla Miku, cet hétéroclite groupe genevois qui a décidé de se gorger de tout le cosmopolitisme de la deuxième ville de Suisse, et de faire rejaillir tout ça sur un premier album éponyme qui parait ce 31 mars chez Les Disques Bongo Joe.
D’ailleurs, on retrouve beaucoup de l’ADN du label sur cet album, qui a un pied ailleurs, là-bas dans le Maroc d’Anouar Baouna, dans l’Algérie d’Ali Boushaki, dans l’Érythrée de Samuel Ades, et l’autre ici, dans le post disco de Simone Aubert, dans le jazz tout puissant et très Duchamp de Vincent Bertholet, et dans l’allitération en il de Cyril Yeterian et de Cyril Bondi, son acolyte au sein de Cyil Cyril, oui, ça fait beaucoup de Cyril mais c’est un peu le principe, et puis ce sont eux deux qui sont à l’origine du projet Yalla Miku.
Un projet aussi curieux qu’entêtant, une grande discussion entre des traditions musicales différentes, qui se côtoient ici, se juxtaposent, explosent, diffèrent, avancent de concert… oui… un grand et passionnant mélange des genres dans lequel on se surprend à headbanguer ou pogoter comme à un concert de punk ou de post-rock, tout en voulant agiter les épaules pour danser comme on le fait du côté des hauts plateaux est africains, le tout en filant droit vers la transe !
Yalla Miku – Yalla Miku :
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