L’instant vinyle : 61. Yasimika de Djeli Moussa Diawara

Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre série « L’instant vinyle », cette rubrique dédiée aux pépites du passé, où nous dépoussiérons et partageons avec vous des disques de notre collection. Et pour ce soixante-et-unième opus, nous quittons la Somalie (cf. l’instant vinyle n° 60), pour nous rendre en Guinée, pour découvrir un album culte de la musique africaine, Yasimika de Djeli Moussa Diawara.

Connu aussi sous le nom de Jali Mussa Jawara, Moussa Diawara, né à Kankan en Guinée, d’un père balafoniste, et d’une mère choriste, a obtenu son statut de Djeli, griot en langue malinké, par héritage familial, comme le veux la tradition centenaire héritée de l’âge d’or du monde mandingue. Il marchera ainsi dans les traces de son célèbre demi-frère maternel, un certain Mory Kanté !

C’est d’ailleurs en rejoignant ce dernier à Abidjan que Djeli Moussa Diawara fera ses débuts sur la bouillonnante scène musicale africaine des années 70. Après avoir laissé trainer sa voix, et sa kora, en secondant son demi-frère, ou encore la chanteuse Djenné Doumbia (une talentueuse compatriote originaire de Kankan, elle aussi, qui rejoindra par la suite les rangs de l’orchestre de Salif Keita), dans tous les maquis et salles de concert de la capitale ivoirienne, Djeli Moussa débutera sa carrière solo en 1983, avec la sortie de l’album qui nous intéresse aujourd’hui, Yasimika (à l’origine intitulé Djeli Moussa Diawara).

Cette pièce maitresse de la musique mandingue, sortit à l’origine sur le label ivoirien A.S. Records, a été par la suite l’objet de nombreuses rééditions internationales (en France chez Tangent, en Angleterre chez Oval, puis Go ! Records, ou encore aux États-Unis chez Hannibal Records). Ce qui fait le succès de ce disque c’est les voix sublimes de Djeli Moussa Diawara et ses chanteuses, Djanka Diabate, Djenin Doumbia, et Fanta Kouyate qui surfent avec brio sur la vague mandingue des cordes de la kora de Moussa, et des guitares de Kissiman et Lamine Kouyate, ponctué par les quelques notes qu’égraine le balafoniste Djeli Moridjan Kouyaté.

Très ancré dans la tradition mandingue (un ancrage caractéristique du travail de Djeli Moussa Diawara, même si plus tard dans sa carrière, il a multiplié les collaborations avec des artistes de touts horizons, comme avec le guitariste hawaïen Bob Brozman sur le disque Ocean Blues, le musicien de blues américain Johnny Copeland, ou plus récemment avec la chanteuse capverdienne Mayra Andrade), ce premier album est constitué de 4 titres. « Fote Mogoban », la lamentation d’un homme à la recherche d’un amour fugitif et insaisissable, qu’il poursuit des routes du Mali, aux cotes ivoiriennes, « Haidara », l’un retranscription musicale d’un dialogue imaginaire entre Salimu et son marabout, Haidara, autour des méfaits des alcools et des drogues qui altèrent la pensée. Ensuite viennent « Yekeke », une chanson en deux parties, une première qui résonne comme un appelle à ne pas laisser l’égoïsme guider sa vie, car même la mort n’efface pas les regrets, tandis que la seconde est dédiée à la regrettée chanteuse Manamba Kamissoko. Le disque se clôture sur la chanson qui lui donnera son titre, « Yasimika », une louange qui part du succès de Djeli Moussa Diawara, pour ensuite rendre hommage à sa mère, à ses musiciens, puis à sa région de Guinée, avant de finir par encenser la quasi-totalité des peuples d’Afrique de l’Ouest !

 

Djeli Moussa Diawara – Yasimika :

Tracklist :
A1. Foté Mogoban
A2. Haidara
B1. Yekeke
B2. Yasimika

 

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