Dans la tête de Wael Alkak : live, synthétiseurs et nostalgie du Levant

Si l’artiste syrien Wael Alkak s’est formé aux musiques classiques arabes dans le prestigieux conservatoire de Damas, il est aujourd’hui depuis dix ans réfugié à Paris, et sa musique a aussi évolué en conséquence. Dans un disque, Live, qui vient de paraître sur le label Radio Khiyaban, le chanteur et musicien syrien nous dévoile un peu de son univers érigé en patchwork d’un pays qui a implosé.

Les synthétiseurs fusent, et s’accrochent aux boites à rythmes au moins autant qu’au souvenir de cette Syrie qui fut, qui aurait pu être autre chose, mais qui un jour, certainement, sera à nouveau. Il accroche ses mélodies à la réminiscence des hymnes libertaires scandés par le peuple syrien lors des prémisses des printemps arabes de 2011, il laisse tournoyer ses claviers autour d’air chaabi, tandis que sa voix ploie sous le poids de la nostalgie. Le bouzouk fend l’air saturé d’électronique et s’accommode des us et coutumes sonores nouveaux des pays qui l’ont accueilli. Oui c’est un peu ça la musique de Wael Alkak une grande expérimentation qui mêle taqsim orientaux et avant-garde underground, musique électronique et pulsations chaabi, arabofuturisme et nostalgie de ce qui a été laissé derrière…

D’ailleurs peut-être qu’ici l’arabofuturisme prend tout son sens. Plus qu’une copie esthétique de l’afrofuturisme contemporain, il se rapproche ici ce qu’était l’afrofuturisme du début, celui de Sun Ra, une manière pour un peuple sans racines de se propulser dans le futur pour se les bâtir.

Wael Alkak – Live :

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