Une guitare qui nous anesthésie l’esprit en nous faisant rêver à cette bonne vieille époque où le rock, allez, disons-le, le rock anglais, savait nous faire planer sur un nuage brun de coton sucré… une guitare légèrement saturée, répétitive, à la fois lourde et qui s’échappe dans le fuzz, des voix qui se suspendent au grain de sa saturation, et s’élèvent à leurs tours dans ce ciel laiteux… voilà en somme à quoi il faut vous attendre sur ce génial et pas si flou « Blurry » qui marque le retour inespéré d’un artiste qui a su chanté que La Vie Est Belle… non, pas Papa Wemba, l’autre, celui qui lui rendait hommage en nommant son premier album ainsi, voila, un artiste mi-congolais, mi-angolais, et qui a grandi en Afrique du Sud, Petite Noir !
Après la sortie de ce premier album en 2015, et celle d’un mini album, La Maison Noir, en 2018, cet artiste aussi discret que passionnant profite des ténèbres de notre époque pour faire son grand et sombre retour avec ce nouveau titre, et l’annonce de la sortie d’un nouvel album, MotherFather, chez Warp en avril prochain, le 14.
Mais revenons à cette ambiance cotonneuse et floue de « Blurry », tandis que l’élégant clip laisse danser des ombres, et que notre cerveau plonge dans un état second, voilà que la divine Sampa the Great, au flow reconnaissable entre mille, décide de faire son entrée avec un couplet… un couplet great ! Qui a pour effet de tirer le morceau de sa douce torpeur et de nous donner envie de gesticuler, et de… oui, pourquoi pas, de jeter de la peinture noire, pardon, de la peinture noir, sans e, sur les murs de notre salon, dans une lumière qui aurait plu à Soulages… car, derrière « Blurry », derrière le flou, derrière la noirceur et les ténèbres de Petite Noir, c’est sa lumière qui se dévoile !
Petite Noir ft. Sampa the Great – « Blurry » :
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