L’instant vinyle : 50. “Tira Makan” du National Badema

Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre série « L’instant vinyle », cette rubrique dédiée aux pépites du passé, où nous dépoussiérons et partageons avec vous des disques de notre collection. Et pour ce cinquantième opus, nous quittons le Bénin (cf. l’instant vinyle n° 49), pour remonter vers le terreau mandingue du Mali, et nous intéresser au disque Tira Makan du National Badema.

« Le National Badema, ça, c’est un orchestre ! » vous diront probablement quelques vieux Maliens adeptes des longues mélopées mandingues !

Fondé à Cuba en 1965 par des musiciens maliens (dont un certain Boncana Maïga) partis se former aux harmonies de la musique cubaine, le National Badema (ou Badema National) s’est d’abord appelé Las Maravillas del Mali (Les Merveilles du Mali). En 1972, le groupe intègre le griot Kassé Mady Diabaté, remarqué aux biennales de Bamako, qui vient ajouter une touche mandingue et griotique à l’orchestre afro-cubain. Mais, en 74, malgré un succès indiscutable au Mali, et dans toute l’Afrique de l’Ouest (notamment grâce au tube intemporel « Rendez-vous chez Fatimata »), l’aventure s’interrompt brutalement avec l’arrivée de la dictature de Moussa Traoré au Mali.

C’est seulement en 76, que le groupe se reforme et adopte le nom de National Badema (la « famille nationale », parfois aussi appelée le National Badema du Mali), et ce n’est autre que Sekou Toure le président de Guinée Conakry qui leur a soufflé l’idée de délaisser leur nom trop hispanisant pour adopter un nom malien ; et c’est un an plus tard, chez les label malien Mali Kunkan et français Le Kiosque d’Orphée, que sort l’album qui nous intéresse aujourd’hui, nommé Tira Makan, du nom de la longue chanson d’ouverture du disque.

Tout du long, le disque oscille, au rythme de la douce voix de Kassé Mady Diabaté, entre chanson rurale, épopées traditionnelles et appel au bon sens ou à la patrie (vous retrouverez ci-dessous le détail précis des chansons et de leurs significations).

 

National Badema – Tira Makan :

Tracklist :

A1 Tira Makan : C’était le généralissime des armées de Soundiata Keïta, l’illustre empereur du Mandé (environ de 1235-1255). Il remporta sur le Djolof (empire) la victoire qui le rendit à jamais célèbre.

A2 Sama : C’est le message. Hommes et femmes de mon pays, fuyons le vice, pratiquons la vertu.

A3 Kana Bla N’a : Chant dédié à la jeunesse malienne et au National Badema.

B1 Guede : Tiré du folklore mandingue, il invite les gens à la modestie, à la modération en toutes circonstances.

B2 Ciro : C’est un chant songhaï. Ciro invite la jeunesse paysanne à se battre contre les oiseaux, qui pillent les moissons.

B3 Nakanle : C’est le destin, il est immuable. Vénérables épouses ! Sachez que les vraies parures de la femme ne sont ni l’or, ni l’argent, mais bien l’enfant et la sagesse.

 

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