Les crissements gras du violon d’Henry Birdsey se mêlent à celui des voix, ou plutôt de la voix de la chanteuse turque Esin Gunduz et moitié du duo Senso di Voce, le hautbois de Megan Kyle s’envole au milieu de pépiements aviens et du bourdonnement d’un harmonium. On est à mi-chemin entre l’expérimentale, la drone et la musique de chambre. Et cette nervure musicale qui longe la voûte d’une musique à la fois tremblotante, harmonieuse, aspirée et inspirée, sifflante, bourdonnante, et gémissante… oui, oui, tout ça à la fois on la doit à Tierceron la dernière œuvre en sept mouvements, pour violons, voix et hautbois, qui réunit le duo Senso di Voce et le musicien américain Henry Birdsey, et qui vient de sortir sur le label qui porte bien son nom, Other Minds Records.
La rencontre entre le duo composé par Esin Gunduz et Megan Kyle, et le violoniste Henry Birdsey s’est d’ailleurs faite aux États-Unis, lors d’un concert de Senso di Voce où Birdsey travaillait en tant qu’ingénieur du son. Séduis par la capacité du duo à faire le grand écart entre des œuvres de troubadours de l’Europe médiévale, et les chants des Tekké des steppes d’Asie centrale, et après s’être croisé sur quelques événements de la scène musicale underground américaine, la décision de créer ce Tierceron est née.
Un disque en sept mouvements improvisés, qui fait résonner des mots comme incertitude, densité, et texture, et qui s’écoute de préférence d’une traite et avec un esprit prêt à la divagation… peu importe la manière !
Senso di Voce et Henry Birdsey – Tierceron :
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