Petals électroniques et dabke, la crise identitaire de Toumba

On file à Amman pour y découvrir Petals le dernier EP que l’artiste jordanien Toumba vient d’accrocher dans le catalogue discographique du label Hessle Audio. Joli coup pour le label anglais qui réussit à signer ici un pilier de la scène électronique jordanienne, mieux, une figure de proue de la scène électronique levantine, habitué du célèbre club MNFA d’Amman, et résident de la MMAG Foundation.

Mais arrêtons ici le name dropping et reconcentrons-nous sur ce Petals. Autant vous le dire, nos premiers pas dans cet album nous ont laissés de marbre… et puis… après quelques dizaines de secondes où les beats linéaires de Toumba s’allongent dans l’espace, on se laisse gagner par cette respiration électronique, puis derrière les basses et les machines commencent à se dessiner les contours d’un mariage jordanien, ou en tout cas de sa musique traditionnelle, derrières les saccades on aperçoit la ligne d’un dabke fort déconstruite. Sur le titre « Petals », qui donne son nom à l’EP, le rythme brutal qui nous assaille en nous rappelant peut-être certaines productions électroniques afro-portugaises que l’on peut découvrir sur le label Principe, est en fait une singularité musicale du sud de la Jordanie. Et puis, qui dit musique du Levant dit maqams, y compris lorsqu’ils prennent la forme électronique tourmentée que l’on découvre sur « Identity Crisis ».

Effeuiller pétales après Petals ce nouvel EP de Toumba, qui vient de paraître chez Hessle Audio, est à n’en pas douter un plaisir électronique raffiné et différent qu’il ne vous faut pas manquer !

Toumba – Petals :

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