L’oudiste syrien Mohannad Nasser nous transporte d’Al Hamra à Al Hamra

C’est un super disque, oui, vraiment, que l’oudiste syrien Mohannad Nasser vient de dévoiler avec la sortie de Al Hamra ! Un disque à la fois très classique et original, érigé en un grand voyage sonore qui, bien sûr, est indissociable du propre voyage de son auteur, qui a du quitter la Syrie, son pays, dans les conditions délicates que l’on peut tous imaginer, mais qui aussi nous propose de relier deux endroits importants pour Mohannad Nasser, tout autant qu’il porte une symbolique musicale forte, Al Hamra et Al Hamra.

Oui, les deux endroits s’appellent Al Hamra, et pourtant des milliers de kilomètres les séparent. Le premier Al Hamra, c’est Al Hamra street, le cœur culturel et bouillonnant de Beyrouth au Liban, la rue des cafés et des librairies, la rue des intelluctels et des artistes (on dit que Fayruz et son fils Ziad Rahbani y vivent), c’est la partie arabe de ce disque qui est évoqué par cette rue, mais aussi la diversité et la mixité. Tandis que le second lieu, lui, nous conduit jusqu’en Espagne, à Granada, car c’est ici l’un des chefs-d’œuvre de l’architecture islamique et andalouse qui est convoque, l’al-Qalʻatu al-Ḥamrā, le château rouge dont la graphie la plus célèbre, en espagnol, donne l’Alhambra. Un nom qui ne peut être ignoré, ni en architecture, mais pas non plus en musique, car il est devenu presque indissociable du monde de la guitare classique et du flamenco !

Et pour cet incroyable voyage entre flamenco et musique classique arabe, où s’invitent gaiement jazz, et musique populaire arabe, Mohannad Nasser, qui lui assure la partie arabe, avec le chant, l’oud et la composition, a su s’entourer de musiciens de talents, Jorge Pardo à la flute, Sergio Martinez aux percussions, pour la partie espagnole du disque, et, pour le jazz rajouter une touche d’orient encore plus extrême, le pianiste Albert Sanz, et le bassiste japonais Masa Kamuguchi s’invitent à la fête !

Mohannad Nasser – Al Hamra :

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