Figure de proue de cette bouillonnante scène électronique lisboète et afro, et personnalité notoire du label Príncipe Records, la productrice portugaise d’origines bissau-guinéenne et cap-verdienne Nídia revient, plus sure de ses fondamentaux électroniques et politiques que jamais, avec 95 Mindjeres, un nouvel album qui fait dépoter les grooves, les beats, et les basses, avec… il faut le dire, un certain brio, et surtout une certaine légèreté.
Oui, alors que le sujet est pour le moins sérieux, car avec ce disque, la productrice lisboète rend hommage aux héroïnes de la libération du Cap-Vert et de la Guinée Bissau — le nom du disque 95 Mindjeres (mindjeres veut dire femmes en créole bissau-guinéen) est une référence directe aux groupes de combattantes du PAIGC (Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert), un groupe de 95 femmes, dirigé par les militantes Teodora Gomes et Titina Silá — et que la musique reste tout de même plutôt intense, certains pourraient même la qualifier d’un brin violente, Nídia manipule tout ça avec une agilité et une délicatesse rare.
Au fil des titres de ce nouvel album, on découvre les enchevêtrements subtils de sa musique. Elle réussit à dégager des horizons éthérés quand les basses s’agitent, elle entremêle les mélodies et les percussions, et quand les synthés ont tendance à prendre la tangente vers d’autres cieux, elle ramène le tout sur le sol du dancefloor avec des beats percutants, et des grooves irrésistibles et étranges, mais surtout féminins, vindicatifs, et dansants !
Nídia – 95 Mindjeres :
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