Qui n’a jamais rêvé à aller s’installer à la campagne, d’embrasser une vie plus simple en lien avec la nature ? Allez, ne mentez pas, on a tous pensé ça, au moins pendant le COVID… le fameux monde d’après ! Quel voyageur, quel exilé, n’a jamais rêvé à revoir son pays, à reprendre pied sur sa terre de naissance, ou en tout cas sur la terre qui l’a vu grandir ? Et c’est à ces deux questions que le vibraphoniste et joueur de marimba japonais Masayoshi Fujita répond avec son nouvel album, Migratory, qui vient de paraître chez Erased Tapes.
Après avoir passer des années à vivre et à créer depuis Berlin, le musicien japonais a pris femme et enfants, marimba et vibraphones, sous le bras, et est parti s’installer au Japon…. et puis pas à Tokyo, hein ?! Non, dans un petit village à trois heures à l’ouest de Kyoto. Une fois là-bas, il s’est attelé à transformer une ancienne école maternelle abandonnée en un studio de musique, le Kebi Bird Studio, lieu où cet album a été enregistré.
Et quel album ! Un album qui ouvre une réflexion sur la migration, sur sa propre migration, sur celles de ces propres parents qui ont vécu 15 ans en Thaïlande, mais aussi celle de ces oiseaux, qui chaque année parcourent des milliers de kilomètres à tire d’aile, reliant l’Afrique aux cotes japonaises. C’est d’ailleurs peut-être pour ça qu’il y a une petite ombre africaine qui plane sur les paysages sonores asiatiques et apaisés qu’étire Fujita sur ce disque.
Et quel album ! Un album dressé comme une ode à la nature, la nature comme une entité, un tout, qui trouve sa beauté dans sa perfection autant que dans ses imperfections. N’est-ce pas Marc Aurèle qui encensait la beauté d’un pain dans ses craquelures imparfaites qui se dévoilent à la cuisson. Faut dire que dans cette quête de la belle imperfection Masayoshi a pu compter sur l’aide de quelques camarades musiciens et poètes. Ainsi le rejoignent sur l’album le joueur de shō suédois Mattias Hållsten, son propre père Osamu Fujita et son saxophone, mais aussi les voix de la chanteuse japonaise Hatis Noit, et celle de la poète américaine Camae Ayewa, plus connue sous son nom de scène de Moor Mother ! Oui… quel album que ce Migratory de Masayoshi Fujita !
Masayoshi Fujita – Migratory :
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