À chaque retour de Marwan Pablo, le game arabe retient son souffle. Et avec EN7RAF, son tout nouvel EP, le rappeur égyptien prouve une nouvelle fois qu’il ne joue pas dans la même cour que les autres. Pas de promo tapageuse, pas d’annonce. Juste une rafale de quatre morceaux lâchés un par un pendant l’Aïd, chacun accompagné d’un clip à la mise en scène millimétrée. Résultat : un mini-film en quatre actes, tendu comme une chasse à l’homme à travers les ruelles sombres du Caire, avec Pablo en anti-héros magnétique, insaisissable.
Dès« Bono », le ton est donné. Une prod sèche et sinueuse signée Hamadaboi, un flow chirurgical, et une ligne qui résume toute l’attitude Pablo : صعب إني أسيب إللي في إيدي عشان شوية ترندات – pas question de lâcher sa vision pour quelques trends éphémères. On est dans un rap qui taille dans le vif, qui rejette le superflu et mise tout sur la tension et la présence. Pas étonnant que le clip, signé Abanoub Ramsis, évoque plus un thriller post-apo qu’un simple visuel.
« Ghanima » creuse encore plus loin dans les abysses. La prod grésille, tremble, comme un moteur prêt à exploser. Pablo y lâche l’une de ses prestations les plus viscérales à ce jour. L’image devient hallucination : lumières basses, silhouettes dans la fumée, un sentiment d’inéluctable qui colle à la peau. « Aura », lui, est un uppercut furtif : une minute et demie de tension retenue, une caméra qui ne cligne pas, et un Pablo en lévitation.
Et puis il y a « Lemaza », l’ultime salve, celle qui ne cherche plus à convaincre mais à clore un cycle. Le morceau se déploie comme une marche vers le chaos, avant de s’éteindre dans un souffle. La mer est agitée, mais le cap est maintenu.
Avec EN7RAF, Marwan Pablo ne court pas après les playlists. Il construit une œuvre compacte, exigeante, sans artifices, où chaque beat, chaque plan, chaque silence dit quelque chose. Un western urbain, sombre et stylisé, où le rap devient cinéma.
Marwan Pablo – EN7RAF :
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