Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre série « L’instant vinyl », cette rubrique dédiée aux pépites du passé, où nous dépoussiérons et partageons avec vous des disques qui ont marqué l’histoire de la musique. Et pour ce cent-cinquième opus, nous quittons le Mali (cf. l’instant vinyle n° 104), pour nous rendre au Congo-Brazza, et y découvrir le disque À Paris de Franklin Boukaka !
Curieux de commencer le disque d’un monument, d’un baobab de la chanson africaine par une chanson qui s’appelle « Le Bucheron », mais, quand il enregistrait ce disque en 71, Franklin Boukaka ne savait pas l’importance qu’il prendrait au panthéon des chanteurs africains, au tableau d’honneur des chanteurs engagés… oui, il ne savait pas non plus qu’il perdrait la vie l’année suivante, dans un assassinat commandité par Marien Ngouabi, le chef d’état congolais d’alors, qui avait mal digéré le militantisme et l’insolence à son égard du chanteur.
Oui, il ne savait pas tout ça quand il enregistrait en 1971 ces chansons, « Le bûcheron », « Ata Ozali », « Pont sur le Congo »; ou « Dia Bikola », quand il enregistrait ce disque éponyme qui sera plus tard renommé A Paris, dans une version de 1977 qui sera rehaussée de deux autres des tubes du chanteur congolais, « Etumba », et le mythique « Les immortels » dans lequel il rend hommage à toutes ses idoles, ses idoles révolutionnaires et anticolonialistes. Oui, et quel disque, les rumbas et les boléros se succèdent, portés par la douceur et le grain de voix incroyable de Boukaka, portés le piquant de ses textes, porté aussi par les arrangements et l’orchestration d’un saxophoniste camerounais, qui lui aussi a eu quelques importances dans l’histoire de la musique, un certain Manu Dibango !
D’un côté ou de l’autre du fleuve Congo, Franklin reste encore une figure des musiques congolaises. Et même si le temps a fait qu’au delà son souvenir commence à s’effacer, sa musique, ses chansons, ne serait-ce que son « Les Immortels », devrait être écoutée, appréciée, et étudiée par tous ceux qui aujourd’hui se revendique des luttes décoloniales ou panafricaines.
Franklin Boukaka – À Paris :
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