La langue turque que souvent, sous nos contrées, l’on a tendance à associer aux flexions agglutinantes de la pop anatolienne, avec ses guitares saturées, ses fuzz, et ses mélodies très marquées, prend ici une tout autre saveur, plus aérienne et légère, et, d’ailleurs, ne tarde pas à nous prendre sous son aile et à s’envoler dans ces cieux plus funky et groovy. Ce vol plané presque nu disco, et certainement électro, prend son envol depuis… non, pas depuis Istanbul, Gaziantep, ou Diyarbakır, mais bien depuis Paris, car on le doit à NEVA, le premier album du musicien franco-turc Selman Faris Ergüner, Selman Faris pour les intimes, et pour le distinguer de son père, lui aussi célèbre, Kudsi Ergüner.
Guitariste, bassiste, arrangeur et beatmakeur, Selman Faris s’est surtout illustré comme une figure de l’ombre du rap français, travaillant avec des artistes comme Nekfeu, Alpha Wann, Laylow, ou même Stromae, mais en passant sur le devant de la scène avec ce NEVA, un peu comme un serpent change de peau en muant, il laisse derrière lui les booms et les baps du rap, pour onduler dans ses paysages funky qui regardent vers le Bosphore.
Grosse basses bien rondes, synthés planants, instruments traditionnels et musique turque, petites phrases réverbérées qui frôlent le jazztronica, guitares qui viennent taquiner aussi bien le funk à papa que les passes rapides du soukous congolais… oui, ce NEVA est un peu à l’image de sa pochette, un jus de grenade bien rafraîchissant et plein d’antioxydants !
Selman Faris – NEVA :
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