Derrière la pochette d’Elogio, que l’on pourrait croire emprunté à un obscur groupe de black metal norvégien, se cache l’intrigante œuvre de la musicienne argentine, aujourd’hui résidente berlinoise, Lara Alarcón. Ce genre d’œuvre que l’on peut imaginer sans mal être écouté, assis sur une chaise peu confortable dans l’ombre intime d’un théâtre, la main sous le menton, et le sourcil froncé, une œuvre curieuse qui suscite la rêverie autant que la folie, et qui appelle à des déambulations tant scénique que psychique !
Entre le bourdon du trip hop et de la musique classique contemporaine (le troisième titre du disque, « danza para la furia », est d’ailleurs un arrangement de la « danse de la fureur pour les sept trompettes » de Messiaen »), les envolées délirantes du plus pointu des jazz, free jazz même, et un gout certain pour les expérimentations en tout genre et l’avant-garde sonique, Lara Alarcón, entouré de musiciens de talents, s’inspire des mots d’Érasme, et de son Éloge de la Folie, pour nous conter un voyage improvisé aux confins les plus extrêmes de la vie et des sentiments.
Et pour revenir à notre chaise inconfortable, comme toute œuvre un peu hors du commun, il y aura dans cet Elogio peut-être des moments où vous vous sentirez un peu perdu, où vous ne comprendrez pas tout… soutenez votre menton de plus belle, froncez à vous en défigurer le visage, mais surtout restez assis, le voyage est plus important que sa finalité !
Lara Alarcón – Elogio :
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