Ko Shin Moon et sa Miniature 1 de l’Egypte et du Levant

Après le succès de leur dernier album Leïla Nova, l’aventureux duo français Ko Shin Moon continue sa grande exploration musicale du monde avec un nouveau projet qui va aligner quatre EP Miniature… et pour cause se sera là le nom de la série, qui nous mènerons sur les routes de l’Orient, celles qui ont vu passer aussi bien les caravanes de la route de la soie, que les poètes perses et arabes, et les orientalistes européens en goguette. Et le premier volume de cette série, la Miniature 1 plonge au cœur de problème si l’on peut dire avec quatre titres qui dansent entre l’Égypte et le Levant !

Ce premier monde est situé quelque part entre un cabaret égyptien dont s’échappe percussions survoltées et volutes de fumée, et un soundsystem jamaïcain qui se noie dans la dub, cette Miniature 1 dresse l’esquisse de l’endroit où le premier Libanais s’est pris le doigt et l’oreille dans la mécanique de la boule à facette, conduisant tout le pays à danser le disco sous le grand Cèdre ; d’ailleurs le titre « Antelias » qui ouvre le disque avec ce redoutable échange entre synthé minimoog et bouzouk, est un hommage au compositeur libanais Elias Rahbani.

Sur cette Miniature orientale, version musicale de celles, graphiques, qui habitent les vitrines des musées et des collections chics, on ne peut être que séduit par le gros glougloutement d’une machinerie délicieusement rétro, on ne peut que se faire que happer par les mélodies enjouées qui rappelle la bonne époque où les « Arabes » n’était pas encore, ou en tout cas pas seulement des terroristes en puissance, on se fait hypnotiser par le balancement d’une flûte épaisse, l’arghoul, qui rappelle celui des corps des danseuses dans les cabarets et les clubs du Caire. Tiens d’ailleurs sur le disque il se trouve qu’il y a une Égyptienne à la voix grave qui tombe dans la gorge et les hanches, comme on aime, Sara el Rawy, qui ramène sa fraise accompagnée de l’arghoul du maestro Amin Shahin, en ayant bien l’intention de confronter sa sensualité vocale lascive au fuzz des claviers de Ko Shin Moon, donnant ainsi lieu à un titre dément, « Al-Ghali » qui vient avec un clip qui vaut le coup d’œil !

Et puis le disque continue encore sa flânerie orientale avec des titres qui frayent dans un univers d’opérette arabe, de bouillon disco, de danseur de dabke qui tiennent la ligne, de vapeurs anatoliennes ! D’ailleurs dans cette brume doucereuse on voit émerger une autre collaboration avec la chanteuse et artiste palestinienne Mouna Hawa rencontrée au détour d’un célèbre club de Jaffa, le Ana Loulou !

Oui, les Miniatures de Ko Shin Moon ne sont pas si miniatures et ils ont quelques arguments de poids pour nous séduire !

Ko Shin Moon ft. Sara el Rawy – « Al-Ghali » :

Ko Shin Moon — Miniature 1 :

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