Il y a des morceaux qui te happent dès les premières secondes, pas avec des artifices flashy ou une montée grotesque, mais avec une vraie finesse dans l’attaque. « Kipekeele », le dernier bijou du chanteur kenyan Idd Aziz en compagnie des producteurs new-yorkais Anghel & Prayon, fait partie de cette trempe-là. Une house ronde comme une noix de coco mûre, aux contours chauds, moelleux, et pourtant taillée pour secouer les hanches jusque dans les catacombes berlinoises.
La voix d’Idd Aziz — cet orateur mystique de la scène afro-house — s’insinue ici avec une douceur quasi murmurée, avant de serpenter dans des circonvolutions swahili qui caressent autant qu’elles hypnotisent. On est loin des bangers sans âme qui pullulent sur les plateformes. Ici, le souffle est ancestral, la vibration sincère, et l’intention palpable. Le chant ne survole pas la prod : il l’aimante, il la modèle, il l’oblige à se réinventer.
Et justement, cette prod n’est pas née d’un processus marketing bien huilé, mais d’un accident créatif comme on les aime. À la base, une autre instru. Puis un vocal envoyé par Aziz. Trop fort. Trop vivant. Alors Prayon exhume un vieux sample oublié, prévu pour un morceau de rap. Et là, boum. L’alignement des planètes. Une alchimie comme on en voit peu. Le tout finit en groove mi-organique, mi-synthétique, truffé de percussions nerveuses, d’échos texturés, de couches sonores taillées pour les sound systems transcontinentaux.
Anghel & Prayon, eux, arrivent en vétérans : l’un rôdé à la house new-yorkaise, l’autre avec des crédits XXL ; Beyoncé, Sean Paul, TV, ciné, etc. Mais ici, pas de démonstration de force. Juste une élégance brute, en équilibre instable entre tradition kényane et sueurs électroniques… ou, entre sueurs kenyanes et traditions électroniques ! « Kipekeele », c’est pas un tube. C’est un sortilège.
Idd Aziz, Anghel & Prayon « Kipekeele » :
Si vous avez apprécié le contenu de cet article sur « Kipekeele », le dernier titre de l’artiste kenyan Idd Aziz avec Anghel et Prayon, n’hésitez pas à visiter, et à nous suivre sur nos réseaux et a y réagir, et pourquoi pas même nous encourager d’une petite mention « j’aime ».