L’instant Vinyl : 92. Shah Na Mbere, le premier enregistrement comorien

Bienvenue dans ce nouvel épisode de notre série « L’instant vinyl », cette rubrique dédiée aux pépites du passé, où nous dépoussiérons et partageons avec vous des disques qui ont marqué l’histoire de la musique. Et pour ce quatre-vingt douzième opus, nous quittons la Guinée (cf. l’instant vinyle n° 91), pour nous rendre au Comores, et y découvrir le disque Shah Na Mbere de Abubakar.

C’est un disque fort mystérieux et fort ancien qui occupe cet opus, le quatre-vingt-douzième, de notre rubrique l’Instant Vinyl ! Intitulé Shah Na Mbere, et signé par le seul prénom de Abubakar, ce disque est un des premiers, et même très probablement le premier enregistrement de musique comorienne. Mais voilà, il faut rester très prudent avec ce disque, car les informations que nous avons dessus restent très parcellaires.

Le genre musical. Déjà, l’on peut affirmer sans mal le genre musical de ce Shah Na Mbere s’inscrit dans la tradition du taarab, ou plutôt devrait on dire twarab pour reprendre la graphie quand on parle de la version comorienne de ce genre musical né sur l’ile de Zanzibar sous l’influence de la musique arabe, et des maqams orientaux. Une musique qui est arrivée sur les côtes comoriennes entre 1908 et 1912, principalement sur l’ile de Grande Comore (Ngazidja), et qui s’est rapidement accommodée au jeu des musiciens locaux. D’ailleurs sur ce disque qui nous intéresse aujourd’hui on peut découvrir un bel exemple de twarab comorien chanté en shingazidja, le dialecte shikomori de l’ile de Grande Comore.

La date d’enregistrement. Là il faut être prudent ! Le disque a très probablement été enregistré entre février et avril 1930, à une époque où la Columbia Graphophone Company avait dépêché une équipe à Zanzibar, et sur le continent à Dar es Salam, pour enregistrer les disques de leur série Tanganyika & Zanzibar. Et ce Shah Na Mbere d’Abubakar est probablement un enregistrement mineur issu de la session d’enregistrement de Zanzibar ; ce qui nous mène à ce qui est probablement le plus grand mystère de ce disque… Abubakar !

L’artiste. Alors que les autres enregistrements issus de la série Tanganyika & Zanzibar sont tous du taarab chanté en swahili, et dont les musiciens sont tous clairement identifiés par leurs noms et prénoms, et même souvent par une mention honorifique comme Cheikh, ou Effendi, indiquant leur importance sur la scène musicale de Zanzibar, nous avons ici que le seul prénom Abubakar pour identifier le chanteur. Et si l’on sait qu’il chante en shingazidja, il est dur de dire s’il s’agit d’un Comorien de Grande Comore venu spécialement à Zanzibar pour enregistrer, ou d’un membre de la communauté comorienne de Zanzibar… le mystère plane ! La musique aussi !

Abubakar – Shah Na Mbere :

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