In an Egyptian Garden, une histoire de diaspora

Le label américain Canary Records, que l’on peut qualifier sans mal de spécialiste de la musique non anglophone du début du vingtième siècle, vient de mettre la main sur un disque de musique… disons égyptienne, même si ce n’est pas vraiment le cas, mais paru initialement sous le nom de In an Egyptian Garden sur un obscur label appelé AAMCO, qui durant sa courte année d’existence entre 1958 et 1959, aura produit un peu de tout et de n’importe quoi, allant d’enregistrements de jazz en tout genre à des disques de cornemuses écossaises, de flamenco ou de polka, jusqu’à ce disque qui nous intéresse aujourd’hui.

Sur ce disque, on retrouve une poignée de musiciens issus peu ou prou de la diaspora ottomane de New York, les huit premiers enregistrements du disque réunissent l’oudiste albanais Adjin Asllan, qui a beaucoup œuvré auprès des communautés turcophones américaines, grecques, juives, arméniennes, ou, bien sûr, albanaises, le percussionniste turc Tarik Bulut, qui ici a délaissé ses futs pour occuper la place de directeur artistique, les percussions étant tenus par un membre de l’orchestre Nor-Ikes, l’américain arménien Edward Tashji, et le percussionniste d’origine assyrienne Harry Esehak, Jr. On compte également deux autres musiciens d’origines assyriennes sur cet album, en les personnes des frères John et Joseph Garabed, respectivement au qanun et au violon. Tandis que sur les deux derniers titres du disque, on retrouve le chanteur et acteur turc Lütfü Güneri, par contre les musiciens qui l’accompagnent ne sont pas ceux du début du disque, et leurs noms, ici, auront sombré dans les oubliettes de l’histoire.

C’est donc une belle découverte ou redécouverte de ce son moyen oriental, qui mêle musique classique turque, maqams orientaux, mode de la danse du ventre égyptienne (d’ailleurs le titre Arabic Fantasy est inspiré d’une chanson du célèbre Mohamed Abdel Wahab), sonorités arméniennes et albanaises, et qui a égrené les parutions de la diaspora ottomane ou arabe, d’Europe de l’Est aussi, dans ce New York de la charnière du vingtième siècle, que nous propose Canary Records avec ce In an Egyptian Garden, pas si égyptien !

Canary Records – In an Egyptian Garden :

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