Quand vous prenez une chanteuse belgo-marocaine éprise de poésies arabes et de liberté, allez au hasard on l’appellera Aïcha Haskal, et que vous la laissez évoluer dans un aquarium musical cerné par des poissons fins amateurs de rock, de jazz, et de psychédélisme en tout genre… eh bien ça fait des étincelles pop et rock ! Quoi ?! Étincelles et aquarium ne font pas bon ménage, on n’est pas chez Claude François ici, et attendez un peu d’écouter Ana Aïcha le dernier album de ce groupe que l’on appelle Gaïsha !
Entre de furieuses envolées de guitares saturées qui vont taquiner aussi bien les vastes plaines du rock anatolien, que les recoins claustrophobes du psychobilly anglo-saxon, des basses pleines de rebonds qui vous feront chalouper de gauche à droite, ou plutôt de droite à gauche, et des batteries qui martèlent leurs rythmes à coup de pinceau, ou miment des chkachaks… rien qu’avec les parties instrumentales de ce disque, vous en avez pour votre argent ! Mais, il faut ajouter à ceci cette fameuse Aïcha Haskal, qui en arabe, en marocain, ou en français, laisse sa voix planer sur les mots des grands noms de la poésie arabe, ceux de Sayed Darwish ou d’Abdelhamid Farag. Mais aussi sur ses propres mots, mettant en exergue des cultures arabes riches et ouvertes, des cultures qui se métissent de Belgique, des cultures qui sortent des caricatures rances dans lesquelles le public européen a tendance à les cloisonner.
Pour résumer ce Ana Aïcha de Gaïsha est un vol au-dessus d’un nid de chaabi, de gnawa et de psychédélisme, digne… digne de la Belgique, digne du Maroc aussi !
Gaïsha – Ana Aïcha :
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