Il y a des disques comme ça, ou plutôt des rééditions comme ça, qui, dès les premières notes, réveillent des souvenirs que t’as jamais vécus. C’est le cas de « Kefimba » et « N’ny », deux pépites signées Ousmane Kouyaté, rééditées en grande pompe (et en vinyle rose, que 2000 exemplaires, soyez prompt à la commande!) par les orfèvres de l’histoire musicale africaine d’Analog Africa. Deux morceaux pour rappeler à tous ceux qui l’auraient oublié que ce guitariste guinéen n’est pas que celui qui a discrètement accompagné Salif Keita pendant près de trois décennies, mais bien une tête pensante du son mandingue moderne.
Oui, ici, pas question de folklore poussiéreux. La guitare d’Ousmane bavarde, chante, ricane, se faufile partout. Elle s’enroule autour de cuivres imbibés d’afrobeat, elle flirte avec des claviers psychédéliques, elle dévale des cascades de percussions qui longent le golfe de Guinée comme un train sans frein. « Kefimba » – hommage à un taureau noir de son enfance, compagnon de casse-croûte au manioc – est le fruit d’un pur groove, chaud et tellurique. Et « N’ny », plus cosmique encore, déroule ses boucles mandingues comme une transe digitale bien avant l’heure.
C’est en 1982 et 1983, entre deux tournées des Ambassadeurs Internationaux, qu’Ousmane prend le temps de poser ces deux joyaux dans les studios JBZ d’Abidjan. Avec ses frères de scène, il compose une musique qui respire le funk, l’élégance, et surtout, une forme de liberté insaisissable et insatiable. Loin d’un simple « son d’époque », Kefimba et N’ny sonnent comme une promesse jamais rompue : celle que la musique ouest-africaine peut embrasser et embraser le monde, sans perdre ses racines.
Ousmane Kouyaté « Kefimba » :
Ousmane Kouyaté « N’ny » :
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