Clara Serra López déconstruit l’Espagne avec sa Lengua Materna

On entre dans Lengua Materna (Part I) comme on pousse la porte d’un tablao andalou : les pieds battent, le sang chauffe, l’appel du flamenco est là, animal, ancestral. Sauf que voilà — ce flamenco-là, Clara Serra López l’a trafiqué, chargé d’électricité, de vibrations telluriques, de basses qui grondent et d’échos digitaux. Les palmas s’entrechoquent, oui, mais avec des kicks, et l’Espagne que nous murmure Clara est bien plus vaste que les frontières du flamenco traditionnel. Elle est diasporique, urbaine, hybride, et elle brûle d’un feu nouveau.

Sur « No Es Veneno », premier extrait du projet, la voix de Clara surgit comme une promesse qu’on ne comprend pas tout de suite mais qu’on ressent jusqu’à la moelle. Chaude, ample, vibrante. Elle ne séduit pas, elle envoûte. Elle ne raconte pas, elle emporte. Fille de jazz et de rumba, de Cuba et de Catalogne, passée par les rigueurs du conservatoire londonien et les nuits fiévreuses de la scène underground, Clara ne cherche pas à prouver : elle affirme. Sa musique ? Une cartographie intime autant qu’un manifeste politique, une manière de dire que l’identité, ça ne se récite pas — ça se compose, à coups de beats, de chants, de doutes.

Produit par Jake Long (Maisha) et mixé par Oli Barton-Wood (Ezra Collective, Jordan Rakei), Lengua Materna (Part I)est un uppercut élégant, une collision entre la mémoire et le bitume, entre les racines et les machines. Un disque qui arrive le 25 juillet chez Real World X et qui, dès ce premier morceau, promet plus qu’un simple voyage musical : une secousse intérieure.

Clara Serra López – Lengua Materna (Part I) :

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