Et pendant ce temps dans le reste du monde #255

Tandis que nous traitons sur djolo.net des actualités culturelles africaines et caribéennes, les actualités musicales sont nombreuses dans le reste du monde, et dans cette rubrique simplement intitulée « Et pendant ce temps dans le reste du monde » nous vous proposons un bref tour de ce qui nous a plu cette semaine !

Kane Mathis Geminus Remixes // Etats-Unis

Depuis son premier voyage en Gambie en 1997, Kane Mathis peaufine son apprentissage des instruments traditionnels, notamment la kora avec le maître Malani Jobarteh. En plus d’être au contact de l’une des plus importantes familles gambiennes quand on parle d’héritage musical, Kane poursuit en parallèle l’apprentissage de l’oud turc. Dès 1998, il s’entoure du professeur Mutlu Torun, puis du virtuose Münir Nusttin Beken, s’imprégnant de ces cultures pour les retranscrire avec sa propre sensibilité. Connu pour ses qualités de musiciens avec d’autres groupes, Kane officie également en solo, à l’image de cet EP, une session live revisitée par l’artiste en personne, qui vient ajouter quelques délicats arrangements électroniques. Poétique !

Nomelo « San Siro » // France, Suisse

Sur son profil instagram, Nomelo définit sa musique comme « Melo genre de pelo qui crée fuego avec des mots ». S’il a le sens de la rime, le chanteur aime aussi réchauffer les cœurs avec le groove sensuel de « San Siro », qui fait écho aux douces soirées estivales. Inspiré par son quotidien, sa famille, ses potes, et le rappeur Mac Miller, le jeune homme originaire de Côte d’Ivoire mêle le RnB, l’afrobeats et les rythmes caribéens dans une chanson addictive et solaire. On surveille la suite.

Hemir, Austin Levy, Distant Space « Ah! » // Cuba

Saxophoniste de formation, Hemir s’est épanoui à La Havane en tant que chanteur et musicien professionnel, avant de s’installer à Moscou pour contribuer à la scène latine locale. Ses différentes collaborations avec le mexicain Samo, la chanteuse colombienne Fanny Lu, ou le DJ et interprète russe Davlad lui ont ouvert des portes pour façonner sa propre pop urbaine. De la pop latine la plus mainstream au baile funk massif taillé pour les clubs, « Ah ! » est un hymne festif contagieux, mêlant trap et funk carioca. De quoi rythmer ta prochaine vidéo TikTok !

Trio Joubran « Alternative Silence » // Palestine

Le trio Joubran, ce sont trois frères issus d’une famille de joueurs d’Oud s’étalant sur 4 générations. Samir, Wissam et Adnan ont acquis un savoir-faire profond, et s’en servent comme vecteur à la fois pour projeter les sonorités de l’instrument dans le futur, et pour faire passer des messages politiques. Sur « Alternative Silence », ils rendent hommage à l’auteur et poète palestinien Mahmoud Darwish, dans une ambiance cinématographique, sublimée par un clip à l’esthétique léchée. Dans cette chanson militante et contemplative, ils réclament le changement face la souffrance de l’humanité, utilisant l’auditeur comme un porte-voix pour briser le silence.

XÔLÅRIO « Crisol » // Colombie, France

Second single de XÔLÅRIO, « Crisol » succède au remarquable « Ce n’est pas ça », en duo avec Jonaskay. Le chanteur colombien aujourd’hui installé à Lille raconte les tribulations d’un père immigré sur fond de cumbia digitale et feel good. Celui qui explorait déjà le carrefour entre les rythmes afro-colombiens et la musique électronique avec son groupe Milmarias, poursuit l’aventure en solo avec brio, comme on peut le voir sur ce clip réalisé par Holmann Rojas, qui vient mettre des images candides sur ce son afrobeat urbain mâtiné de synth-pop.

Jordan Olympus « Whine » // France, Madagascar

Jordan Olympus est une voix qui descend du ciel, rafraîchissant les codes de la musique afro-fusion de plus en plus aseptisée. Inspiré par les cultures africaines et créoles, Jordan a capturé l’énergie des danses et célébrations qui l’ont bercé pour nourrir cette magnifique chanson entre RnB, soul et reggaeton. De sa voix versatile, ce multi-instrumentiste autodidacte lance une ode à la liberté, ouvrant une fenêtre sur la vie insulaire avec un style qui pourrait s’apparenter à celui d’un Michael Jackson des temps modernes.

Colmeia « The Best is Yet to Come » // Suède

Du chant, du fender rhodes, du moog, des guitares et des percus africaines ! Tel est le line-up que composent les suédois de Colmeia, qui proposent une fusion sans doute inédite entre la pop scandinave et le soukous congolais sur « The Best is Yet to Come ». Ici, le tama et les djembés servent de base pour cette recette réconfortante cuisinée par les musiciens issus de Norrköping et Stockholm, un septet aussi bien inspiré par les Talking Heads que par Fela et les rythmes ouest- africains. Et ça s’entend !

Jujulipps Superstar EP // Nouvelle-Zélande

Originaire de Tāmaki Makaurau en Nouvelle-Zélande, Jujulipps est une jeune rappeuse qui s’est faite remarquer sur la scène maori grâce à son rap confiant et ses paroles percutantes. Elle termine l’année 2024 avec le méchant Superstar EP, 5 titres à la prod massive où elle s’affirme en tant que femme puissante dans le monde du rap, patriarcal par nature. Un flow féroce posé sur des instrus inspirées par la synth-wave, avec un côté Rico Nasty qui ne gâche rien !

Mous Bahri « Wa7é Aw Wa7ésh » // Liban

Né à Beirut, Mous Bahri est un chanteur de musique contemporaine qui propose une pop électronique et expérimentale, tapissée de motifs orientaux sombres et intenses. Deux ans après son album Huwa, l’artiste queer continue son combat contre les tabous et les préjugés imposés par son pays et le Moyen-Orient en général. Dans une approche directe et presque intellectuelle, Mous Bahri continue d’innover et de parfaire son style avec « Wa7é Aw Wa7ésh », nouvel ovni de musique arabe à la fois beau et alambiqué.

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