De son premier groupe de métal, Melmoth, à sa brillante et jazzy carrière solo, en passant par les rangs du Gultrah Sound System, ou en secondant des artistes tels que Naissam Jalal, Sabry Mosbah, ou encore Amine Bouhafa, le bassiste tunisien Slim Abida a su imposer sa cadence au monde de la musique tunisienne et au monde du jazz, et, il dévoile aujourd’hui un captivant nouvel album, Asymétrie, sur lequel plane l’ombre d’un certain… Verlaine !
Oui, une fois encore il va nous prendre à contre-pied avec cette Asymétrie, en nous plongeant dans son nouvel univers, impair, asymétrique bien sûr, et aussi Verlainesque. À grand coup de jazz et de fréquence ternaire, cette fois-ci, Slim Abida a bien l’intention de nous faire rompre avec la monotonie du binaire et de nos mondes trop prévoyants ! Oui, plus qu’un simple jeu de rythmique musicale, les asymétries que le bassiste développe ici, sont une réflexion sur les dissonances de nos vies, emportées par le tempo infernal de l’information en continu, du surmenage et du bluring, par le rythme de l’urgence, et de l’omniprésente obligation de rentabilité.
Alors, avec ce nouvel album, Slim Abida nous offre de la musique avant toute chose, et, le temps de quelques échanges cuivrés, le temps d’une passe de piano, le temps de cet habile jeu entre batterie et basse, entre l’indécis et le précis, la possibilité de préférer l’impair, pour paraphraser Verlaine (cf. Art Poétique), la possibilité de nous extirper de la cadence de nos vies, et de laisser nos esprits divaguer dans un ailleurs guidé par les musiciens… d’ailleurs n’est-ce pas là la vocation de tout bon album ?!
Slim Abida – Asymétrie :
Si vous avez apprécié le contenu de cet article sur « Asymetrie » le dernier disque de l’artiste tunisien Slim Abida, n’hésitez pas à visiter notre page facebook et a y réagir, et pourquoi pas même nous encourager d’une petite mention « j’aime ».