Sorti de nulle part, ou plutôt sorti d’un Angola se remettant encore à peine des années de guerre civile, l’artiste Nazar, Alcides Simoes de son vrai nom, nous avait surpris avec la puissance de ses expérimentations électroniques, sa manière de revisiter la violence de la guerre qui l’a traumatisé dans ses jeunes années avec un kuduro distordu et étrange, et une véritable Guerilla menée sur le front de la musique et du souvenir. Et sa thérapie conduite sur disque semble avoir porté ses fruits puisque Nazar laisse derrière lui les démons de la guerre, et même laisse derrière lui son nom, Nazar, pour renaître dans un nouveau projet, Elavoko 1, et son ou un nouvel alias, un nouveau nom, Yaera.
Avec cette nouvelle identité née pendant la crise pandémique (et pendant les longues phases de méditation que celle-là a laissées à l’artiste angolais), Yaera expérimente un son nouveau qui allie, bien sûr, ce kuduro déstructuré qui lui est cher, à un esprit plus apaisé, qui ouvre des interrogations non plus seulement sur le trauma de la guerre, mais sur l’identité, et l’héritage… et qui laisse même place, au milieu des sombres bouleversements électroniques qui l’habitent à un peu d’espoir, d’ailleurs, le titre de « Elavoko 1 », son premier single, peut être traduit du Umbundu par… espoir !
Cet étrange espoir électronique est accompagné par une expérimentation visuelle signée par Rob Heppell, et créée elle aussi au plus fort du confinement, dont elle se veut une forme de catharsis.
Yaera – « Elavoko 1 » :
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