Figure de la scène expérimentale et ambient, le producteur kenyan Joseph Kamaru a.k.a KMRU pour les intimes, lance son propre label OFNOT, et l’inaugure avec la sortie de Dissolution Grip, un nouvel album de son cru, qui contraste fort avec ses précédentes œuvres.
Oui, si vous avez un tant soit peu suivi la palpitante carrière de KMRU vous savez déjà que dans son process de création il a pour habitude de voyager, d’enregistrer, enregistrer les bruits et les sons, les ambiances, puis via d’habiles morceaux qui coordonnent collages, field recordings, bourdon, et tout un tas d’autres saveurs électroniques ou organiques, de nous faire partir à la rencontre de ces lieux, au moment où ils ont eu une importance pour lui… mais ici… révolution ! Non mieux dissolution ! Inspiré par son travail avec l’artiste sonore Jasmine Guffond à l’Université des Arts de Berlin, Joseph Kamaru ne place plus ici l’enregistrement extérieur au centre de son œuvre, ou plutôt disons qu’il le restreint à sa forme sonore.
Sur Dissolution Grip, l’artiste kenyan travaille sur la forme des ondes sonores, si bien sûr ses fameux field records sont toujours présents, ils disparaissent à l’oreille, engloutie par le travail que KMRU effectue ici sur la forme des ondes sonores de ses enregistrements. Par exemple, sur le titre « Along A Wall », KMRU part d’un enregistrement d’une vieille bâtisse à Nairobi que le vent fait trembler, puis enveloppe le tout de nappes synthétiques qui coulent le long des sons, jusqu’à les envelopper totalement. Ensuite, il a retiré l’enregistrement original du vent faisant brinquebaler les fondations de cette cabane, ne laissant à l’auditeur plus que le fantôme synthétique de ce vent kenyan.
KMRU – Dissolution Grip :
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