Au début, il y a ce beat, longue et irrépressible montée, un peu froide, qui évoque la techno des clubs du nord, qui appelle aux saccades ivres et aux gesticulations abandonnées, puis, il y a les synthés qui viennent habiller l’irréfrénable progression. Des synthés qui font des aller-retour du disco à la techno… Et… et, il y a un bouillonnement organique qui monte des tréfonds de la machine, une ondulation qui remue, et qui fait remuer, une ondulation qui jaillit dans le tournoiement d’un saz qui regarde avec nostalgie vers son Anatolie natale. Ce son, ce « Paradis » dansant et parfois un peu amer c’est celui du groupe marseillais Biensüre.
Après un premier mini-album éponyme couronné de succès paru en 2022, avec le concours des maisons Wewantsounds et Modulor, le groupe laisse courir ses notes et ses mélodies sur deux nouveaux titres, « Muhabbet » et « Paradis », qui annoncent probablement la sortie future d’un nouvel opus. Rejoint à la production par Thomas Attar-Bellier d’Al Qasar, le trio marseillais plonge plus loin encore dans son identité méditerranéenne et poétique, rapprochant plus encore le vieux port Marseille des remparts de Diyarbakır, et des hauts plateaux arméniens. Oui, ici, la poésie emprunte à différentes gammes et langues, ici, la musique est turque, elle kurde, arménienne, elle est méditerranéenne, et Biensüre, elle est marseillaise.
Et pour clore ce post comme on l’a commencé, on va redire ici notre titre, oui, bien sûr que l’on aime le Paradis de Biensüre !
Biensüre – « Muhabbet » :
Biensüre – « Paradis » :
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