Badi réchauffe les cœurs avec Moyi, un nouvel album solaire et fédérateur

En lingala, « Moyi » signifie « Soleil » ou « Lumière du jour ». C’est dans cet esprit positif et radieux que Badi illumine ce début d’année avec un nouvel album, dans le prolongement de son EP éponyme sorti en 2023. Produit dans l’élan de son single « Virgil Abloh », en hommage au styliste américain aujourd’hui décédé, Moyi – Trop de Soleil Tue l’Amour est une véritable caresse pour les oreilles, tant dans les textes que dans la production. Influencée par l’amapiano, l’intro ouvre une porte sur 20 titres éclectiques où Badi, épaulé par Jillionaire, explore les courants musicaux afro et caribéens modernes au service de son flow versatile, toujours prêt à se poser comme une plume sur un nouveau beat. Ici, le partenaire trinidadien de Diplo au sein du groupe Major Lazer offre à Badi des terrains de jeux inspirés de la nu-soul, de l’afrobeats ou de la soca, ciment de cette collaboration qui, décidément, fonctionne à merveille.

Le rappeur belgo-congolais avait d’ailleurs pris le temps de nous mettre l’eau à la bouche en lâchant des singles au compte-gouttes. Du R&B sensuel de « Sweetie » au parfum afrobeat de « Chérie Coco », Badi déclinait aussi en trois styles le morceau « J.M.F », témoin de cette soif de révolutionner le rap francophone à sa manière, avec un œil afro-futuriste. Car rappelons-le, l’ancien membre du crew Chant D. Loups donnait déjà la réplique à Stromae ou Youssoupha bien avant l’apparition de la hype autour du hip-hop made in Belgium. Connu pour son rap conscient aux textes politisés, mais toujours fédérateurs, Badi centre ici son discours sur l’amour, sans oublier de dénoncer la colonisation et de rappeler le douloureux passé de ses ancêtres, lui qui organise aussi des excursions dans Bruxelles pour parler de la face cachée des statues et monuments célèbres. Oui, Moyi s’écoute en boucle, tant il est facile de se délecter de la friandise « Gabriel » en duo avec Pierre Kwenders, du dancehall sombre de « GO » produit une fois de plus par Boddhi Satva, de son dialogue feel-good avec MPLI sur « Tchako » ou du morceau « Infidèle », mashup inattendu entre « Gypsy Woman » de Crystal Waters et « Hypnotize » de Notorious BIG. Loin du « rap de mode », Badi continue de tracer sa route et prouve une fois de plus que ses prises de risques artistiques n’enlèvent rien à son élégance.

François Renoncourt

Badi – Moyi – Trop de Soleil Tue l’Amour

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