Il y a probablement eu à l’époque quelques aigris qui ont dû parler du reggae naissant comme d’un effet de mode passager, d’un exotisme enfumé qui n’ira guère plus loin que les rivages de l’île qui l’a enfanté… oui il y a du en avoir, s’ils savaient qu’aujourd’hui encore le rocksteady des îles continue de faire son reggae aux quatre coins du monde, que partout sur les rivages de la planète, il y a des générations qui rêvent à autre chose que Babylone, et que le genre continue sans cesse d’étendre ses ondulations tranquilles, et de se réinventer. Et à propos… est-ce que vous connaissez Black Ship, ces jeunes Français qui nous promettent de beaux-jours, et surtout un très bon reggae avec leur premier album, Beautiful Days.
Bon, là, on doit passer aux aveux, quand on a reçu ce premier album de Black Ship, et alors que ça fait plus de cinq ans déjà qu’ils tournent, et qu’ils ont déjà fait paraître en 2018 un premier EP très bien accueilli par le public comme par la critique… on n’avait pas la moindre idée de qui ils étaient ! Et, on a même eu un a priori malheureux, allez, celui qu’on a déjà tous eu face à un groupe de reggae qui n’est pas de Kingston même, voir qui n’a pas mis les pieds dans le même studio que Bob, ou de Lee Scratch Perry… ah non, lui il a fait cramer le sien ! Et puis on a mis le disque dans notre lecteur…
Et là comment dire… il y a ce bain de reverb qui commence à s’immiscer un peu partout dans votre esprit, il y a les basses qui oscillent tranquillement emmenant vos épaules de gauche à droite, et la guitare qui tire votre tête d’avant en arrière, il y a le grésillement chaud d’une prod à l’ancienne qui aurait tendance à amener un autre genre de grésillement plus incandescent si vous voyez ce qu’on veut dire. Et puis au-delà de l’ambiance générale qui puise directement dans le reggae des origines, il y a les chansons ! Il y a les petits bangers reggae redoutablement efficaces, ceux qui vont flirter avec le rub-a-dub, il y a les douceurs qu’on sort en salivant de leur écrin de soul, il y a les envolés cosmiques qui suinte de dub, et puis il y a tout simplement de très belles chansons qui réussiront probablement à vous arracher quelques moues de plaisir improbables (surtout si vous avez succombé au crépitement, pas le premier, l’autre, celui qui s’enroule dans l’esprit). Bon, on continue l’écoute du disque, puisqu’après tout ça il y a… quoi ? Déjà la fin de l’album ?! Non, impossible, on balance le mode repeat, crépitement, et repeat à nouveau ! Beautiful Days de Black Ship, c’est mieux qu’un pétard, c’est une bombe à consommer sans modération !
Black Ship – Beautiful Days :
Black Ship – « Farmer » :
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