Si vous n’êtes pas gabonais peut-être que vous, ne connaissez pas son nom, mais sachez qu’à l’instar de Pierre Akendengue ou de Hilarion Nguema, Jean-Christian Mboumba Mackaya dit Mack-Joss, fut l’un des piliers de la musique gabonaise, au point même qu’il a gagné le surnom de Baobab de la musique gabonaise. C’est donc à ce monument d’Afrique Centrale que le label Analog Africa a décidé de rendre hommage avec sa dernière parution simplement intitulée Orchestre Massako ; un disque qui aurait du voir le jour plus tôt, du vivant de l’artiste, mais les aléas de la vie ont fait qu’il sort à titre posthume, Mack-Joss ayant rendu l’âme, après une longue lutte conte la maladie, en avril 2018.
À l’origine, il y a un gamin de 17 ans qui, pendant les années 60, a commencé à s’installer sur la scène nationale. Son premier hit, « Le Boucher » marche tellement bien qu’il se fait repérer par un musicien congolais chez qui on rentre OK et on sort KO, un certain Franco ! qui lui fera parvenir un peu de matériel musical. Entre la galère, et les aléas politiques d’une nation fraîchement indépendante, Mack-Joss réussit à se faire un nom, et commence à fricoter avec des orchestres comme le Mélo-Gabon, les Afro-Stars et l’Alliance-Rythme. Puis il lance sa propre formation, le Negro-Tropical avec qui il fait danser tout Libreville. En 1971, à l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays de la sous-région, les Forces Armées Gabonaises veulent lancer leur propre orchestre… il font appel Mack Joss. C’est ainsi que le FAG Orchestra est né… rapidement renommé l’orchestre Massako !
Entre l’influence des deux mastodontes musicaux voisins, le Congo et le Cameroun, le petit orchestre gabonais trouve sa voie, entre makossa et rumba, il y injecte un peu de vibes afrocubaines et mandingues, surtout après avoir recruté le chanteur guinéen Amara Touré (oui le même que le Star Band de Dakar !), et réussit toujours a placer un petit on ne sait quoi de gabonais, une pulsion singulière héritée des musiques traditionnelles du pays. Recette qui fera vibrer les Gabonais durant presque trois décennies, avant l’arrêt du groupe en 1996.
Ici, avec ce disque hommage, en reprenant, peu ou prou, la setlist d’un disque sorti initialement sous le nom de Mackjoss Et L’Orchestre Massako, et qui se partage également entre des chansons chantées par Mack Joss, et d’autres par le magnifique Amara Touré, Analog Africa nous offre une belle manière de découvrir ou redécouvrir le travail de ce groupe gabonais.
Orchestre Massako – Orchestre Massako :
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