Sorti originalement en 1968 sur le label sud-africain World Record Co., le disque Yakhal’ Inkomo et ses trente minutes de pur jazz signé par le Mankunku Quartet est, par beaucoup, considéré comme l’un des meilleurs albums de jazz sud-africain de tous les temps, et, on a de la chance, car il va être réédité, au début du mois de juin, en vinyl (half speed mastering) et en numérique, chez les britannique de Mr. Bongo.
Alors est-ce que derrière ce titre que l’on pourrait traduire par le beuglement du taureau… le beuglement terrible du taureau qui sent la mort le cerner, se cache vraiment un des meilleurs disques de jazz africain ? Meilleur que les Plum et Cherry du pianiste sud-africain d’origine indienne Lionel Pillay ? Meilleur que les passes de batterie de Early Mabuza, à qui Gideo Nxumalo rendait hommage avec sa mémorable Early Mart Suite ? Vraiment ? Bah… à vrai dire c’est difficile de dire si ce disque est vraiment meilleur, mais ce qu’on peut vous garantir c’est qu’au côté du génial sax ténor de Winston « Mankunku » Ngozi, on voit glisser le piano de Lionel Pillay, que celui qui cadence tout ça, celui qui saute, qui trébuche et qui atterrit toujours avec groove, c’est Early Mabuza, et on peut même vous dire qu’à la basse on retrouve les folles cavalcade de Agrippa Magwaza !
Le disque sur sa face A contient deux compositions originales de Mankunku, « Yakhal’ Inkomo » qui donne son nom à l’opus, et un hommage rendu aux idoles de l’artiste avec « Dedication (To Daddy Trane and Brother Silver) », tandis que sur la face B on retrouve un « Doodlin » emprunté à Horace Silver, et une version de « Bessie’s Blues » d’un certain John Coltrane !
Donc… est-ce que ce ne serait pas le moment de vous offrir 30 minutes de pur jazz avec ce Yakhal’ Inkomo ! Car le taureau beugle, et la caravane du Mankunku Quartet passe et ne s’arrête pas, ne ratez pas le coche !
Mankunku Quartet – Yakhal’ Inkomo :
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1 Comment
[…] D’un côté on a Mark Kyriacos Kyriacou, un producteur à moitié grec chypriote, et à moitié irlandais, mais qui, plutôt que de se perdre dans des sirtakis et des gigues, a choisi de diriger son énergie musicale vers une chose, propulser des beats et des synthés en l’air, jusqu’à leur faire prendre la forme de complexes et spatiales productions qui viennent toucher au cosmos. Et de l’autre… il y a Eleanor Anorbea Mante, une chanteuse à moitié nigériane, et à moitié ghanéenne, qui aime se détendre dans des souls chaudes, s’allonger sur des basses rondes, se laisser aller dans un highlife trainant… Et puis, il y a la vie, en tout cas la ville, Liverpool, une première rencontre il y a dix ans, et puis, la vie, qui irrémédiablement comme une pièce de métal et un aimant les a rapprochés, jusqu’à donner cette collaboration Transmission Towers, et sa Transmission One qui parait le 10 mai prochain chez Mr. Bongo. […]