Pour introduire l’histoire qui nous occupe aujourd’hui, l’on doit vous parler d’une nuit de décembre 2021, le 18. Dans l’immense ville chinoise de Shenzhen, et plus précisément encore dans la salle de spectacle qui s’appelle le B10 Livehouse, le musicien chinois Mamer (originaire du Xinjiang) et Mask, son tout nouveau groupe de folk psychédélique, s’apprêtaient à se produire devant un petit public et à y enregistrer un album live… Mais… bah oui, il y a un mais ! Mais, Mamer, avant de commencer le concert s’est livré à une petite improvisation au sherter… enfin petite… 40 minutes tout de même !
Le sherter ? C’est un genre de luth kazakh, une dombra qui traditionnellement est utilisée comme ténor dans des ensembles de dombra. Mais qui, ici, dans cette longue improvisation, dorénavant retranscrite sur disque sous le nom 成为切尔铁尔 Xêrtêrmin / Sherter Solo, est utilisé en solo. C’est d’ailleurs, très probablement, le premier disque jamais enregistré de sherter en solo… mais laissons là ces considérations sensationnaliste, de toute façon, vous en conviendrez aisément, c’est tout de même un marché de niche.
Oui, ce qui est important de retenir, c’est qu’avec 成为切尔铁尔 Xêrtêrmin / Sherter Solo, Mamer signe ici une œuvre à la fois intemporelle, qui peut nous renvoyer à des temps immémoriaux, à la cour des khans de la steppe, tout autant que presque accidentelle dans sa conception, une œuvre qui suspend le temps, et à laquelle il est bon de se suspendre !
Mamer – 成为切尔铁尔 Xêrtêrmin / Sherter Solo :
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