Habitué de nos colonnes, WheelUp revient avec un album qui dépasse les limites du broken beat pour embrasser un spectre sonore encore plus vaste, lumineux et résolument ancré dans les diasporas africaines. Inner Light, sorti sur Tru Thoughts, marque un tournant spirituel et musical pour ce producteur londonien qu’on suit de près depuis ses débuts. Un disque qui pulse comme un mantra, groove comme un classique disco-funk, et s’élève comme un chant d’espoir urbain.
Dès les premières mesures de « Angel », co-signé avec Steven Bamidele, la mue est claire : WheelUP explore de nouvelles terres. Le morceau, gorgé de soul néo-funk et de percussions tropicales, ouvre la voie à une série de collaborations où l’Afrique – de Lagos à JoBurg – infuse subtilement les textures. Ce n’est pas un simple clin d’œil, mais une revendication : l’afro-diaspora comme matrice de réinvention. Bamidele revient plus loin sur « Take My Word », pour un aller-retour sensuel entre basse bondissante et synthés moelleux.
Au cœur du disque, le morceau-titre « Inner Light » agit comme un totem. Saxophone chaloupé, basse vibrante, groove contagieux : le titre canalise cette « énergie vitale » évoquée par WheelUP comme un Chi intérieur. Ici, l’Afrique se mêle à l’Asie, les beats à la méditation. Un centre de gravité qui rayonne sur l’ensemble de l’album.
Les collaborations sont nombreuses mais précises. Sean McCabe, légende de la house britannique, injecte une chaleur analogique irrésistible sur « Commit To Sound », entre synthés vintage, rythmiques samba et clins d’œil à 4hero. Abacus, autre pilier des scènes house alternatives, brille sur « Night Vision », bombe dancefloor aux airs de gospel futuriste, boostée par les nappes synthétiques à la Kaytranada et la science du groove façon Neptunes. Sur « Magnetic » et « Juggle », la voix envoûtante de la Sud-Africaine Sio insuffle une grâce magnétique à l’album, c’est le cas de le dire !
Et puis il y a Victoria Port. Membre du live band de WheelUP, elle est l’âme vocale de ce disque. On la retrouve sur « Voice Inside », « Find A Way », « Duality »… À chaque apparition, elle illumine les productions avec une grâce rare, une chaleur presque tactile. Son timbre n’est pas un ornement, c’est un guide – la lumière intérieure incarnée.
Avec Inner Light, WheelUP réussit ce que peu d’artistes osent : transcender les genres sans trahir leurs racines. Il navigue entre broken beat, house, jazz, afrobeat et disco avec une agilité confondante, tout en gardant ce fil rouge profondément spirituel. Ce n’est plus seulement un album, c’est une vibration, un souffle, un appel à écouter ce qui brille en nous, malgré les bruits du monde.
WheelUP – Inner Light :
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