Chez djolo.net, on a toujours eu un faible pour les artistes capables de faire vibrer les codes, de bousculer les genres et d’y injecter leur vécu, leur feu intérieur. Avec Middle East The EP, le jeune Zynovox frappe fort, très fort. Originaire de cette diaspora afro-urbaine qui bat au rythme des trottoirs londoniens et des souvenirs d’enfance nigérians, il livre un projet dense, personnel et audacieux. Six titres, une poignée de collaborateurs inspirés (Omofaaji au micro, Blaquebeat et MF Classic à la production, Youngjoshy au mix), et surtout une alchimie rare entre afrobeat, drill, amapiano et les récits d’une réalité brute.
Dès les premières secondes de « Wahala », l’ouverture explosive de l’EP, on comprend qu’on est dans un territoire musical hybride. Le beat tangue entre amapiano et afrobeats, mais les lyrics parlent de galères, d’envies de danser pour oublier les tracas. La suite est un kaléidoscope d’émotions et d’énergies. « Hustle » et « Gbera » injectent dans la drill une chaleur et une humanité venues du continent, des hymnes de la rue où la survie rime avec persévérance, où le flow raconte la débrouille avec fierté.
Mais Middle East The EP, ce n’est pas qu’une série de bangers. « All I Need » ralentit la cadence, ouvre la brèche. Zynovox y dévoile un autre visage, celui d’un jeune homme blessé, encore hanté par un amour perdu. Cette sensibilité, on la retrouve aussi dans « Jennifer », déclaration afrobeats tout en douceur, tandis que « Big Energy » vient refermer le cercle avec panache, entre ego-trip assumé et pulsations dansantes.
Percussions organiques, ambiances urbaines captées comme des field recordings, voix empilées façon gospel de rue… on sent que chaque piste a été pensée comme une scène de vie, une pièce d’un puzzle diasporique.
Zynovox – Middle East, the EP :
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