De « Cesaria » à « Ethiopia Ewedshalehu », le Langendorf United commence à dévoiler les épines dorsales, les crocs luisants, et les griffes acérées de sa bête, celle qui est tapis dans l’ombre, celle qui se dévoilera à la fin du mois sur le label suédois Sing a Song Fighter… oui, leur nouvel album Undercover Beast ! Et autant vous le dire, les griffes acérées sont celles d’un jazz tourné vers le monde, les crocs luisent du cuivre des saxophones, et les épines ne font que piquer de savants grooves !
Parce qu’ici, on est loin du jazz de bibliothèque qui sent le vinyle moisi et la pipe froide. Le Langendorf United, c’est un organisme hybride, cosmique, éthiopien dans ses racines et intersidéral dans ses branches. Lina Langendorf, saxophoniste déjà adoubée par Mulatu Astatke himself (oui, le patron de l’ethio-jazz en personne), a façonné avec ses complices un monstre sonore qui respire, qui halète, et qui vous avale tout cru.
Leur premier album, Yeahno Yowouw Land (2023), avait déjà décroché les “Grammys alternatifs” suédois et charmé les meilleurs magazines musicaux (dont nous, hein ?!). Mais ce nouvel Undercover Beast est plus qu’une suite : c’est une mue. Chaque morceau est un organe vital : « Cesaria » en hommage à la diva cap-verdienne, « Alemayehu » pour l’Elvis abyssinien Eshete, ou encore l’hypnotique « Undercover Beast » dédié au regretté batteur Teferi Assefa. Et quand le groupe lâche « Ethiopia Ewedshalehu », c’est carrément une déclaration d’amour à un pays, ses musiciens, et ses nuits de transe.
Le bestiaire est clair : la basse d’Ole Morten Vågan bat comme un cœur en surchauffe, les claviers de Martin Hederos et Daniel Bingert scintillent comme des éclats stellaires, la batterie d’Andreas Werliin cogne comme une prière païenne, et le sax de Lina tranche l’air comme une lame de feu. Résultat : un jazz qui cogne, qui groove, qui vous arrache des headbangs là où vous pensiez juste claquer des doigts.
Undercover Beast c’est une créature. Une bête sauvage qui s’infiltre dans vos oreilles, vous fait danser malgré vous, et finit par planter ses griffes dans votre mémoire musicale. Et croyez-moi, quand cette bête sortira de l’ombre le 26 septembre, vous aurez beau courir, elle vous rattrapera.
Langendorf United Undercover Beast :
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