Figure incontournable de cette riche et bouillonnante nouvelle scène jazz sud-africaine, Bokani Dyer vient de dévoiler chez Brownswood Recordings, le label de Gilles Peterson, ce qu’il annonce comme son album le plus riche, le plus complet en termes d’influences, Radio Sechaba.
Une Radio Sechaba en forme d’écho moderne à la radio Freedom, radio de l’ANC qui émettait depuis l’étranger durant l’apartheid — et à toutes fins utiles, il est bon de préciser que Bokani Dyer est né durant cette période au Botswana, où sa famille vivait en exil — et qui organisait la résistance et l’unité du peuple sud-africain. Écho moderne, car elle étend ici tout le spectre de la culture sud-africaine, ou plutôt de toutes ses cultures, toutes ces bribes, ces phrases, ces poésies, ces rythmes et ces musiques qui chacun, dans un grand patchwork constituent l’arc-en-ciel sud-africain. Écho moderne, puisque peut-être qu’aujourd’hui, entre les confinements, les difficultés économiques, les tentations tribales ou xénophobes, Bobani Dyer a senti qu’il était temps de refaire bloc, de refaire l’unité, de refaire nation… d’ailleurs Sechaba veut dire nation !
Et sur les ondes de cette nation nouvelle, on plonge droit dans l’univers de Bokani Dyer, on explore toutes les strates de ce jazz sud-africain vibrant, de ces aspects les plus zoulous, à ces influences les plus américaines, on saute d’un tressaillement un peu funky à de profonds tourbillons de spiritual jazz, et puis on s’élève dans des cieux soul, neo-soul même, à la poursuite de cet idéal, de cette nation idéale, et, au final, on se retrouve connecté aux ondes métisses de cette Radio Sechaba de Bokani Dyer !
Bokani Dyer – Radio Sechaba :
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