Sur le Fil, La Classique, la playlist qui peut réveiller un Zombie

Du Mali au Kenya, cette sélection Sur le Fil, La Classique, explore des trésors parfois méconnus mais toujours vibrants : la nostalgie mandingue de Salimata Meité, l’énergie bariba du Super Borgou, l’afrobeat incendiaire de Fela Kuti, la finesse benga de Joseph Kamaru et la poésie métissée de Touré Kunda. Entre contestation, amour et mémoire, chaque morceau est une escale chargée d’histoire et d’émotions.

Djolo – Sur le Fil, La Classique :

Tracklist :

Salimata Meité « Tchéla » // Mali // Chanson mandingue

Issu d’un album du même nom paru en 1998, « Tchela » est une chanson de la chanteuse malienne Salimata Meité. Certes plutôt confidentielle, la chanson est un bel exemple de la musique populaire mandingue de ces années là, partagé entre des arrangements de synthés parfois un peu douteux, mais qui ont donné sa couleur à la musique de cette époque, et la présence d’instrument traditionnels comme la kora.

Orchestre Super Borgou de Parakou « Guandigui » // Bénin // Rock, afrobeat, bariba

​ »Gandigui » est une chanson emblématique de l’Orchestre Super Borgou de Parakou, un groupe béninois renommé pour son mélange unique de rock brut, presque garage, et de musiques traditionnelles bariba et d’influences modernes telles que l’afrobeat, la soul et la rumba. Ce morceau est revenu au gout du jour avec « The Bariba Sound 1970-1976 », une compilation publiée en 2012 par le label Analog Africa, qui met en lumière les enregistrements du groupe entre 1970 et 1976.

Fela Kuti « Zombie » // Nigeria // Afrobeat

« Zombie » de Fela Kuti, sorti en 1976 avec son groupe Africa 70, est l’un de ses morceaux les plus emblématiques et politiquement engagés. À travers cette chanson, le pionnier de l’afrobeat critique ouvertement l’armée nigériane, la comparant à des zombis obéissant aveuglément aux ordres sans réfléchir. Avec des paroles répétitives et un groove hypnotique, le morceau utilise la satire pour dénoncer la brutalité militaire et la soumission des soldats aux ordres du pouvoir en place. L’impact de Zombie fut immense et déclencha des représailles violentes contre Fela Kuti. En réponse à la chanson, l’armée nigériane attaqua sa résidence, la célèbre Kalakuta Republic, incendiant les lieux, battant ses musiciens et violant des proches. Sa mère, Funmilayo Ransome-Kuti, fut violemment jetée par une fenêtre, une attaque qui contribua à son décès l’année suivante. « Zombie » est un chef-d’œuvre de l’afrobeat, et est devenu un hymne de résistance contre les dictatures africaines, et partout dans le monde.

Joseph Kamaru « Mukurara Nake » // Kenya // Benga, funk

Joseph Kamaru, légende du benga et maître des sonorités Kikuyu, frappe fort avec « Mukurara Nake ». Ce morceau, véritable hymne populaire, incarne la fusion parfaite entre la tradition kenyane et le vent d’innovation musicale qui soufflait sur le Kenya des années 70. Avec ses guitares percutantes et ses paroles pleines de sagesse et d’humour, Kamaru peint un tableau vivant de la réalité kenyane. « Mukurara Nake » c’est le quotidien, les relations humaines et la culture locale, le tout enveloppé dans une mélodie qui, génération après génération, a su garder sa place dans le folklore musical kenyan. Un morceau essentiel, qui continue d’influencer le paysage musical du Kenya et d’Afrique de l’Est.

Touré Kunda « Ne Nam I » // Sénégal // Musique mandingue, mbalax, afropop

Dans « Ne Nam I », Touré Kunda tisse une fresque poétique sur l’absence et le manque, portée par une mélodie ondoyante où se mêlent les résonances de la Casamance et les élans de ce qu’on appelait encore une world music en plein essor. Sorti en 1984 sur Casamance au clair de lune, le morceau s’imprègne de l’ADN du groupe : des harmonies vocales d’une douceur hypnotique, des percussions sénégalaises chaloupées et cette faculté à naviguer entre les langues et les cultures. Chanté en soninké, « Ne Nam I » évoque avec délicatesse l’éloignement et le souvenir, une méditation en musique sur les liens qui défient le temps et la distance. Un classique, intemporel, qui continue de vibrer bien au-delà des terres sénégalaises !

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