A l’occasion de la sortie de leur second album, In Paris, on revient sur l’histoire du Star Feminine Band. Cette histoire qui, comme vous avez pu le voir dans le titre de ce post, est une success-story, débute au fin fond du Bénin, dans la petite ville de Natitingou au nord-ouest du pays. André Balaguemon, musicien qui a écumé les scènes béninoises de Parakou à Cotonou, mais aussi père, saisit par la précarité qui touche les jeunes filles de cette région reculée — des jeunes filles souvent contraintes d’arrêter l’école très tôt, soit pour être mariées, soit pour aller travailler — décide de fonder un orchestre de jeunes filles, un projet tant musical, qu’éducatif et social. Ce groupe de sept jeunes filles commence à se produire localement, et le hasard des rencontres font qu’un ingénieur européen de passage dans la région ébruite les échos de cette adolescente aventure. Une rumeur qui va finir dans les oreilles de Jean-Baptiste Guillot du label français Born Bad Records, qui a pris ses cliques et ses claques, et peut-être quelques micros avec lui, pour partir enregistrer ces jeunes filles chez elle. Le premier album éponyme du Star Feminine Band est né, et, avec l’aide du label, propulse le groupe sur les ondes internationales.
Sortir un album est une chose, mais… organiser une tournée internationale en est une autre… surtout quand la crise COVID, les restrictions de voyages, les états civils et les passeports pas forcement à jour, les difficultés d’obtenir des visas pour l’Europe quand on vient d’Afrique, et a fortiori quand il s’agit d’une bande de gamines qui veulent faire de musique, pointent le bout de leur nez. Mais un pas après l’autre, booker, producteur, tourneur… et toutes les personnes impliquées dans ce projet ont réussi à faire venir le Star Feminine Band à Paris, puis même à Rennes, où elles se sont produites aux Trans Musicales, enchaînant concerts, interview, séances studio, et… cours en ligne, eh oui elles sont encore toute à l’école ; une des conditions posées par André Balaguemon au début de cette aventure c’était qu’elles continuent toutes leurs études.
Après ce premier album, après ces premières dates françaises, les choses se sont arrangées pour le Star Feminine Band. Au Bénin, elles sont passées de fillettes anonymes à stars en devenir qui passent à la TV nationale et à la radio, en Europe, elles sont passées du statut de curiosités exotiques à celui de groupe capable de tenir la scène à grand coup de garage rock béninois, de synthfunk à la sauce afro, de vibrations des collines du nord, de fougue adolescente, et de virulents crédos féministes, puissants appels à l’émancipation et à la liberté.
La suite des aventures ? Déjà, un nouvel album, justement nommé In Paris, car enregistré… à Paris, dans un vrai studio ! Et puis, qui sait… peut-être un futur de nouvelles grandes stars de la musique béninoise… allons bon, laissons même le béninois, pour un simple « grandes stars de la musique », un peu comme s’amusait à le dessiner le pseudo concert-documentaire diffusé par Arte et que vous retrouverez ci-dessous !
Star Feminine Band – In Paris :
Star Feminine Band en Release Party – ARTE Concert :
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