Comment appelle-t-on le revival d’un revival ? Voici une question que le label sud-africain As-Shams/The Sun Records sous-entend en décidant de rééditer Sophiatown Society de Pops Mohamed & Morris Goldberg, une petite douceur du début des années 90 qui ne sonne ni comme un tube de dance aux couleurs flashy, ni comme un hymne grunge aux vêtements délavés, mais comme une petite bombe de jazz qui veut résonne comme l’écho des sources du jazz sud-africain, celui auquel on accole les genres de marabi ou de kwela, celui que l’on pouvait entendre dans les shebeens du début du siècle, ces ilots de clandestinité ou la musique tout comme la boisson inondait les ghettos noirs d’Afrique du Sud !
Pops Mohamed, claviériste, joueur de mbira, compositeur… figure de la musique sud-africaine qui a décidé, au début des années 90, de quitter la voie du Black Disco et de la bubblegum pop, pour aller une rejoindre une autre route qu’il connait déjà bien, celle du jazz. Avec son acolyte de toujours, Sipho Gumede, il sort en 1991 Kalamazoo, un disque qui part chercher son inspiration dans le marabi jazz et le kwela. Et pour y faire suite, il réitère l’expérience marabi l’année suivante avec la sortie en 1992 de Sophiatown Society, mais cette fois-ci au côté du saxophoniste Morris Goldberg. Autre figure de la musique sud-africaine, le saxophoniste est parti chercher pour enregistrer cet album ses camarades, Bakithi Kumalo et Vusi Khumalo, qui, à la basse et à la batterie, l’ont connu dans les rangs de l’orchestre constitué par Paul Simon, pour son album Graceland !
C’est donc en bonne compagnie, entre des basses qui ronronnent avec groove et une batterie qui tressaille, sautille et pique comme… oui, comme un autre Mohamed… que Pops Mohamed et Morris Goldberg posent ici les bases bondissantes et plurielles d’un jazz métis et joyeux, les bases de la Sophiatown Society !
Pops Mohamed & Morris Goldberg – Sophiatown Society :
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