Et si, après avoir illuminé les stades et les palais du monde entier, Salif Keita avait trouvé son sanctuaire dans une chambre d’hôtel japonaise ? C’est exactement là que naît So Kono, le nouvel album de la légende malienne, sorti sur le label No Format!, et peut-être l’un de ses disques les plus sincères, les plus nus, les plus humains. So Kono, qui signifie « dans la chambre » en mandingue, sonne comme une confidence chuchotée à l’oreille du monde entier, une caresse acoustique qui nous ramène à l’essentiel : une voix, une guitare, une émotion.
Longtemps, Salif Keita a refusé l’idée d’un album acoustique. « Je ne suis pas guitariste, je me sers de la guitare pour composer », disait-il, comme pour garder à distance une certaine vulnérabilité. Mais il a suffi d’un moment suspendu à Kyoto, dans le cadre spirituel du festival Kyotophonie, pour que les barrières tombent. Entouré de ses fidèles compagnons de route, Badié Tounkara au ngoni et Mamadou Koné aux percussions, Keita s’est laissé convaincre par le producteur Laurent Bizot. Le décor ? Une chambre d’hôtel. Le dispositif ? Minimaliste. Le résultat ? Bouleversant.
So Kono n’est pas un album de plus. C’est une épure, un retour aux racines, un geste de paix intérieure. Salif Keita y revisite certains de ses classiques, y glisse des inédits, toujours porté par cette voix d’or qui semble avoir traversé les âges, les douleurs, et les exils. Mais cette fois, pas de grand orchestre, pas de groove surproduit : juste l’écho du bois, des cordes pincées et du souffle. Et ça suffit à rappeler pourquoi cet homme est, sans conteste, l’un des plus grands chanteurs de notre époque.
Avec So Kono, Salif Keita ne cherche plus à conquérir le monde. Il l’invite à entrer dans sa chambre, à écouter le silence entre les notes, à partager un moment d’intimité rare. Et dans ce dépouillement, c’est toute la majesté du griot moderne qui résonne.
Salif Keita – So Kono :
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