Aujourd’hui, on parle de Nyamekye Junction, le nom d’un croisement routier central de la capitale ghanéenne, mais aussi, et surtout, le nom d’un nouveau trio pluriel et métis, né d’une rencontre fortuite à Accra. Ce trio réunit la chanteuse et productrice burundaise Betina Quest, le chanteur ghanéen Eli A Free et le percussionniste allemand Ma.ttic, et leur musique est… un croisement entre tout leur différent background, d’où leur nom ! Enfin, un croisement, une fusion, mais pas seulement, c’est aussi une manière de regarder en avant, et de ré imaginer les contours d’une musique africaine différente, pas coincée dans les carcans les plus mainstream, comme l’afrobeat ou l’amapiano qui sont, il est vrai un peu omniprésent dans beaucoup de sorties du moment.
Avec Dasein, leur premier EP qui vient de paraître sur l’aventureux label Belfasto-londonien Kitto Records, a qui l’on doit déjà le disque Sankofa Season d’Andrew Ashong et Kaidi Tatham, le trio pose donc les bases d’une musique vibrante et profonde. Une musique qui s’appuie aussi bien sur tout un régime de percussions ouest-africaines que sur des synthés qui traversent le disque avec gravité, ou des beats qui se brisent sur des écueils de jazz et de highlife. Oui, sur ce disque on saute du jazz au highlife, on remonte un courant de nu soul, on se fait rattraper par une cadence électronqiue empruntée au brokenbeat, on va flirter avec la new wave, et puis revoilà encore du highlife… À un moment on est dans un club de Berlin au crépuscule des années 80, l’instant d’après on est dans le Burundi de demain, avec les fantômes des grands noms du highlife qui viennent tournoyer autour de nos oreilles… on est là, on est Dasein, on est à la Nyamekye Junction !
Nyamekye Junction – Dasein :
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