Que Bellas Son de Moncho y Su Banda refait un tour de piste

Le label espagnol El Palmas Music a eu la bonne idée en cette fin d’année 2022 de rééditer un disque aussi exceptionnel que rare dans le paysage musical vénézuélien, et même, autant le dire, dans le monde de la salsa et des musiques affiliées. Ce disque c’est Que Bellas Son de Moncho y Su Banda, sorti à l’origine en 1982 sur le label vénézuélien Mucer Internacional ; mais, avant de sortir cet album, l’histoire de Moncho y su Banda ne fut pas de tout repos !

Pour tout dire, cette histoire peut même présenter quelques similarités avec ses héros de bande dessinée ou de récit pour enfant, où le personnage ne semble pas du tout prédestiné aux objectifs et aventures qui s’annoncent, mais qui, à force de travail, et mu par une ambition à toute épreuve, va finalement l’emporter sur l’adversité. À l’époque où Moncho ne se faisait pas encore appeler Moncho, on trouve Ramón Urbina, un gamin de 15 ans qui à la fin des années 60, depuis sa chambre d’adolescent à Charallave, se passionne pour le latin jazz, et autre musique de la sous-région qu’il entend à la radio. Alors, tout seul, dans son coin, il commence à apprendre à jouer du tres, la guitare cubaine, puis de la basse, puis des percussions, des congas, des timbales, puis de la trompette, puis du trombone, puis du piano… Et puis, après ça, il veut apprendre à diriger un orchestre, à composer, à écrire des arrangements, alors en 1972, il crée son premier groupe Ramón y su Banda Latina, et part à la conquête du pays.

Après une décennie à tourner au Venezuela, il assiste à un concert de La Dimensión Latina, le groupe d’Oscar D’Leon, et il a le déclic, il sait à quoi doit ressembler sa musique. En 1981, il engage, forme un nouveau groupe Moncho y Su Banda, et se décide à enregistrer un disque. Mais, même s’il a tourné au Venezuela durant les années 70, il n’a pas vraiment de réputation internationale, il n’a jamais sorti de disque avant, un peu casanier, il n’a jamais vraiment frayé avec le gotha de la scène musicale de Caracas, et trouver une maison de disque s’avère… difficile. Ne perdant pas sa motivation, Ramón Urbina s’en remet à dieu, aux dieux, et surtout à lui-même, et décide, seul, sans aucun soutien, de se risquer en studio pour y enregistrer un album, quand bien même celui-ci ne sera jamais distribué.

Le groupe s’engage tête baissée, pavillons cuivrés dressés, dans une session d’enregistrement incroyable bordé autant par le stress de tout perdre, que par les vapeurs de la sambuca qui coule à flots. Et il laisse jaillir sa musique folle et festive, laisse exploser les coulisses des trombones, s’abandonne à des salsas incisives, à des pianos lascifs, et puis chante l’amour, l’amour des femmes, dont Ramon Urbina ne boude pas la compagnie, la passion amoureuse sous toutes ses formes, les plus douces, comme les plus terribles…

Et, sortant de studio avec un tel enregistrement sous le bras Moncho, même s’il n’était personne, ne tardera finalement pas à trouver une maison de disque et Que Bellas Son verra le jour en 1982. Et même si cet album est fantastique, et que le groupe ne s’arrêtera plus, jusqu’à aujourd’hui, de se produire sur les scènes locales, Moncho y su Banda ne sortira plus jamais de disque.

Moncho y su Banda —Que Bellas Son :

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