Émoi :
- Agitation, effervescence.
- Trouble qui naît de l’appréhension, d’une émotion sensuelle.
Et on peut dire que la chanteuse et danseuse tunisienne Nermine Sfar sait susciter l’émoi, et même les émois en tout genre ! Cette figure notoire du showbiz tunisien a toujours su user de tous ses charmes et talents pour conquérir son public. Et aujourd’hui, la sortie du clip de la chanson « Ala Sirir Ennoum Dalaani » ne fait pas exception à la règle ! La chanteuse nous couvre de strass et de paillettes, de pop chaabi et sucrés, de maquillage épais et de postures et idées… un brin olé olé ! Voilà qui déjà va susciter quelques émois, chez ceux qui aime la musique, chez ceux qui aime la femme, et aussi chez ceux qui ne l’aime pas, chez les prudes et les censeurs, mais si, vous savez bien, ces tontons de Facebook, et autres islamistes en herbes qui vont regarder la vidéo en boucle, un filet de bave aux coins des lèvres, et un autre qui coule sur leur clavier quand ils se répandent en menaces et en insultes sur les réseaux. !
Et si Nermine Sfar fait autant réagir à chacune de ses parutions, même, pour ne pas dire à chacune de ses apparitions, c’est qu’il y a plusieurs degrés de lectures ! Bien sûr, il y a la femme sexy qui maîtrise tous les codes de la sensualité à la tunisienne, mais il y a aussi la femme engagée et libre, celle qui se servait de son corps pendant le covid pour garder les hommes à la maison, en s’effeuillant dans des danses lascives sur des Lives Instagram diffusés aux heures de couvre-feu. Et ce « Ala Sirir Ennoum Dalaani » cache derrière son maquillage la reprise d’une chanson d’une grande chanteuse tunisienne, Habiba Msika. Et reprendre aujourd’hui Habiba Msika… c’est politique, reprendre la chanson d’une femme résolument libre, et qui fut même assassiné en 1930 pour cette liberté, c’est politique, reprendre la chanson d’une juive tunisienne au lendemain du brutal attentat antisémite qui a endeuillé et la communauté juive de Djerba, et les forces de l’ordre qui les ont défendus, c’est politique… surtout quand le pouvoir tunisien tente de dissimuler le caractère antisémite de cette attaque.
Alors, oui, Nermine Sfar suscite les émois avec sa reprise de « Ala Sirir Ennoum Dalaani », comme Habiba Msika en son temps, et c’est très bien comme ça !
Nermine Sfar – « Ala Sirir Ennoum Dalaani »:
Habiba Msika – « Alä Srir Ennoum » :
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