Pour elle, l’artiste et chanteuse bolivienne Ibelisse Guardia Ferragutti, le métissage c’est ce territoire qui s’établit entre les lignes, entres les genres et les catégories, cette zone grise entre le blanc et le noir, entre le colonisateur et le colonisé, entre l’oppresseur et l’oppressé… Pour lui, le batteur et percussionniste américain Frank Rosaly, le métissage, c’est aussi d’avoir grandi dans une maison portoricaine, mais de devoir cacher son identité à l’extérieur, de ne pouvoir parler espagnol hors de chez lui. À tel point qu’il a développé son propre langage pour renouer avec ses origines, avec sa terre, une langue qu’il articule sur les peaux de ses tambours et de sa batterie.
Et Mestizx, mot hispanique et non genré pour métis, c’est le nom de leur premier album commun, c’est le lieu de construction autant de leur vision du métissage, que l’expression profonde de leur propre métissage. Et vu que cet album sort en mai prochain chez International Anthem, il y a toute la clique du label, c’est-à-dire des musiciens comme Matt Lux, Avreeayl Ra, Ben LaMar Gay, Daniel Villarreal, ou encore Rob Frye, qui sont venus, chacun, rajouter leur propre couche de métissage et de musique au disque.
Un Mestizx qui se dresse au son d’un jazz éminemment pluriel, qui enrobe des mbiras et des farfisa, qui remonte à des ères précoloniales, tout en chantant des airs latins. Un Mestizx qui embrasse les relents les plus modernes du jazz, vire au punk arty et à la cumbia, se laisse swinguer jusqu’aux contreforts des Andes, sait se faire minimaliste quand il faut être bavard, et laisse exploser bomba, plena et autre douceurs folk venues de là-bas, la terre du métis, quand il faut se taire. Sortie du Mestizx d’Ibelisse Guardia Ferragutti & Frank Rosaly… le 3 mai prochain !
Ibelisse Guardia Ferragutti & Frank Rosaly – « Destejer » :
Ibelisse Guardia Ferragutti & Frank Rosaly – Mestizx :
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