Il a fait ses classes dans l’ambiance suintante des free parties du South West anglais, gravé des vinyles house aussi chauds qu’ésotériques, samplé les légendes du jazz-funk et taillé des sets qui déroutent autant qu’ils séduisent. Oui, le producteur britannique Medlar n’est pas du genre à camper sur une île sonore. Et pourtant, c’est bien ce que propose Islands, son dernier album : un archipel musical où chaque morceau flotte comme une entité autonome, mais reliée aux autres par le courant souterrain de l’inspiration.
Derrière cet album en forme de carte aux trésors, on trouve un producteur à maturité, qui a troqué ses samples obsessionnels pour un travail plus organique, plus écrit, plus produit. On y croise des fidèles de longue date comme le géant de l’afrobeat Dele Sosimi, la violoniste Rebekah Reid, ou encore le percussionniste ghanéen Afla Sackey. Ensemble, ils insufflent aux machines de Medlar une chaleur presque charnelle. Les synthés résonnent comme dans un rêve new-yorkais de 1983, les pads nappent l’horizon comme dans un interlude ambient de Joe Zawinul, et les drums claquent avec la précision d’un club berlinois à 3h du mat’.
Mais Medlar ne cherche pas le revival : Islands est un disque du présent. Il joue des textures, des résonances, des formats. Tantôt morceau de club mutant comme avec « Steady Steady », tantôt rêverie broken beat sur « Violets for Someone », tantôt dub futuriste avec « Strawberry Splice », chaque piste raconte une histoire, une utopie sonore où house, jazz-fusion, proto-disco et ambient se frottent sans jamais s’annuler.
« Je voulais faire un disque qui puisse vivre aussi bien sur un dancefloor que dans un casque pendant un voyage », explique-t-il. Mission réussie. Avec Islands, Medlar ne bâtit pas une île, il dessine une constellation.
Medlar – Islands :
Si vous avez apprécié le contenu de cet article sur « Islands », le dernier album de l’artiste britannique Medlar, n’hésitez pas à visiter, et à nous suivre sur nos réseaux et a y réagir, et pourquoi pas même nous encourager d’une petite mention « j’aime ».